Victor Julien-Laferrière, violoncelliste en concert à Toulouse : "Le streaming m’a aidé à garder le rythme et des buts"
Victor Julien-Laferrière, violoncelliste solo, se produira demain en concert avec l’Orchestre du Capitole placé sous la direction de Tugan Sokhiev pour un bel hommage au compositeur Camille Saint-Saens. Au programme, notamment le Concerto pour violoncelle n°1 et la puissante Symphonie n °3
Double hommage à Saint-Saëns, décédé il y a cent ans : Victor-Julien Laferrière violoncelliste soliste de 30 ans, qui fait une belle carrière internationale, sera en concert avec l’Orchestre du Capitole demain samedi à La Halle aux Grains, avant de s’envoler, toujours avec l’Orchestre du Capitole, à la Philharmonie de Paris ce mardi 8 juin pour un autre concert hommage. Rencontre
Comment se passe la reprise pour vous ?
Victor Julien-Laferrière : Elle est intense. Pendant le confinement j’ai fait beaucoup de récitals en streaming. Cela m’a permis de garder le rythme et des buts. Mais ce n’est pas tout-à-fait le même métier. Là, c’est une récompense de faire de la musique sans caméra et avec le public.
Vous retrouvez l’Orchestre du Capitole et son chef Tugan Sokhiev que vous connaissez déjà…
Oui j’ai joué avec l’Orchestre en 2019 pour leur concert de rentrée à la Halle aux Grains. Je devais interpréter le concerto pour violoncelle de Dvořák avec eux le 6 mai à la Philarmonie, à Paris, mais la salle était fermée. On a vu qu’il y avait une possibilité de se retrouver ce mois-ci et j’en suis ravi. Comme beaucoup de gens j’ai d’abord connu l’Orchestre grâce aux disques de la période Plasson. Tugan Sokhiev est arrivé à Toulouse en 2008, l’année où je suis sorti du Conservatoire de Paris… J’entends beaucoup de commentaires admiratifs. Étant moi-même chef d’orchestre, je suis très attentif à son travail.
Vous rejoindrez les musiciens pour jouer le Concerto pour violoncelle n°1 de Camille Saint-Saëns. Que représente cette œuvre pour vous ?
C’est un des piliers de notre répertoire. Elle a été écrite à une époque où il y avait peu de concertos consacrés au violoncelle. Cette œuvre fut très populaire au XIXe siècle. De Camille Saint-Saëns, on cite souvent "Le carnaval des animaux", mais ce compositeur est une personnalité très importante dans la musique. Un des grands observateurs de son époque, qui a beaucoup composé, pour à peu près tous les instruments.
À quoi ressemble votre vie de soliste ?
J’ai les mêmes problématiques que tout le monde, c’est-à-dire réussir à concilier le travail et la vie de famille. J’ai une petite fille qui va avoir un an… Mais j’aime beaucoup le violoncelle. Cet instrument a la capacité de participer à tous les rôles : soliste, chambriste, musicien d’orchestre… Cette exigence me porte à m’intéresser à beaucoup de choses pour nourrir ma pratique et me pousse à avoir un ancrage local, ce qui est devenu très naturel pour les solistes de ma génération.
Vous êtes aussi chef d’orchestre…
Oui je compte incorporer la direction d’orchestre à mon activité et j’ai créé mon propre orchestre à Paris, l’Orchestre Consuelo, du nom d’un personnage de roman de George Sand.
Votre Victoire de la Musique comme soliste instrumentiste de l’année, en 2018, a-t-elle eu beaucoup d’impact sur votre carrière ?
Elle est arrivée après mon 1er prix au concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2017. Ces deux événements conjugués ont fait une énorme différence dans ma carrière de soliste.
Vous avez un nouveau disque sur le label Alpha…
Il est sorti fin avril. J’ai enregistré le concerto pour violoncelle de Antonín Dvořák, le plus connu de notre répertoire, que j’ai beaucoup joué en concert. J’ai décidé d’associer Dvořák à Bohuslav Martinů, un autre magnifique compositeur tchèque que j’aime beaucoup et sur lequel j’ai accumulé une certaine expérience. Leurs concertos se correspondent parfaitement en termes d’écriture et d’état d’esprit. Je suis accompagné pour ce disque par l’Orchestre philharmonique royal de Liège et dirigé par Gergely Madaras.
Les disques se vendent bien ?
Les ventes de disques ont baissé durant la période de confinement. Par contre les radios de musique classique se portent très bien, le streaming aussi. Il y a toujours une grande activité discographique.
Vous allez revenir prochainement à Toulouse ?
Pas dans l’immédiat mais je joue près d’ici cet été. Le 7 juillet je serai à Lourdes pour le festival L’Offrande Musicale de David Fray, avec Renaud Capuçon, et le 18 août à la basilique de Valcabrère avec le pianiste Théo Fouchenneret pour le festival du Comminges.
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