Foix. Sìlvia Pérez Cruz a enchanté l’Estive

  • Ambiance sobre et minimaliste à l’Estive pour ce concert. DDM
    Ambiance sobre et minimaliste à l’Estive pour ce concert. DDM
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La Dépêche du Midi

l'essentiel Mercredi, la chanteuse et musicienne Sìlvia Pérez Cruz a séduit le public de la scène nationale de l’Ariège.

La salle de l’Estive était bien remplie, ce mercredi, pour accueillir Sìlvia Pérez Cruz et son chant de toute beauté. Sobre, toute de noire vêtue, entourée de ses instruments telle une dompteuse, l’artiste capte immédiatement son public au son de quelques notes de piano cristallines. Et puis, la voix s’élance, puissante, et comme venue des profondeurs. Si elle s’est formée en chant lyrique à l’école supérieure de Catalogne, Sìlvia Pérez Cruz fait aussi vibrer ses autres influences, elle qui a choisi des chemins hors de sentiers battus. Au piano succède la guitare flamenca et aussitôt, la salle voyage au rythme des accords hispanisants. Version solo du spectacle "Farsa" (genero imposible), le concert raconte l’histoire des multiples collaborations de la chanteuse avec des artistes d’autres horizons, cinéma, théâtre et danse, autant de médias qui se ressentent ce soir-là dans les choix de mise en scène. À une première partie guitare-voix succède une musique plus tribale, mise en valeur par un halo de lumière, si puissant qu’il éclipse la chanteuse dont seule la voix résonne, et qui peu à peu se remplit de fumée et grandit jusqu’à envelopper les spectateurs… Soudain, l’effet disparaît et l’on retrouve Sìlvia aux percussions, accompagnant son chant d’une rythmique envoûtante. Les mots des poètes aussi se rencontrent, ceux d’Ana Maria Moix, disparue en 2014, dont le magnifique "Mañana", dont la chanteuse a fait une petite valse légère et sensible, est avant tout un hymne à la vie. Ou encore ceux de Miguel Hernàndez avec ce texte superbe, "Todas las madres del mundo".

Échanges avec le public

Jouant avec son public, faisant écho aux "lalala" d’une petite fille qui, dans la salle, danse avec ses mains, Sìlvia Pérez Cruz fait de cet instant partagé un moment chaleureux et tendre. Son sourire, omniprésent, dit tout le plaisir qu’elle a à retrouver la scène après ces deux années chaotiques. Deux années durant lesquelles elle n’a pas pu voir son amie Charlotte, accordéoniste toulousaine, qui vient la rejoindre sur scène pour le rappel et accompagne avec bonheur les deux dernières chansons, qui succèdent à une reprise habitée du "Sound of silence" de Simon and Garfunkel, que la voix de la chanteuse colore de sonorités espagnoles. La salle est sous le charme et lorsque les lumières se rallument et que les deux musiciennes, larges sourires saluent, les mots de la chanteuse résonnent encore : "Prenons soin de la culture et elle prendra soin de nous". Ce mercredi, le chant de Sìlvia Pérez Cruz a pris soin de nous.

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