Toulouse. Amaury Vassili chante Noël

Amaury Vassili : C’est devenir papa qui vous a donné envie de faire cet album "We love Christmas" ?

Pas vraiment non. Ce projet est antérieur à la naissance de mon fils, Anatoly, qui a 5 mois. C’est un cadeau supplémentaire pour ce Noël 2021, la cerise sur le gâteau. Le projet de ce disque est né pendant le premier confinement. Je voyais toutes ces annulations, toutes ces fêtes importantes qu’on ne pouvait pas partager avec les gens qu’on aime, et je me disais que 2021 serait meilleur. C’est ce qui m’a donné envie de faire cet album, car je voulais que Noël soit porteur de joie et d’espoir. Le disque n’a pas pu voir le jour l’an dernier, mais toutes ces chansons m’accompagnent depuis un an et demi. J’ai conçu et produit moi-même cet album. Ce fut un travail assez titanesque parce que je tenais à être accompagné par de très nombreux amis musiciens, chanteurs, techniciens. Ce travail collectif a été magique, car plus personne ne jouait, et ce projet nous a tous aidés à tenir le coup.

Il y a un très vaste répertoire de chants de Noël. Comment avez-vous fait le choix de ces 11 titres ?

On a choisi les plus connus. En premier lieu, "All I want for Christmas is you" de Mariah Carey, "Last Christmas" de George Michael, une chanson qu’on entend même en été, "Feliz Navidad", la chanson de Noël la plus écoutée au monde, bien sûr "Petit papa Noël" de Tino Rossi, qui fait office de référence pour les millions d’enfants français qui ont été marqués par cette chanson pour leurs premiers Noëls…

Vous avez pris des libertés avec les arrangements de ces grands standards…

On a travaillé sur chaque titre avec la volonté de les emmener vers des registres différents du folklore habituel. Les textes de ces chansons respirent Noël par eux-mêmes, alors nous, on a mis l’accent sur la musique. Par exemple, on a fait "Santa Claus is coming to town" de Michael Bublé en version reggae. C’est fun, chaleureux et ça a été mon petit plaisir coupable !

Il y a d’autres surprises dans cet album, un duo avec Roberto Alagna, et un avec Jean-Baptiste Guégan, le sosie vocal de Johnny…

Et aussi un joli duo avec une jeune chanteuse, Nouheila Capron, entourée par la chorale des Petits chanteurs de France, sur "Happy X.Mas (war is over"). Je ne connaissais pas Jean-Baptiste Guegan, mais sa voix s’est imposée à moi pour Silent Night, avec cette fabuleuse partie de saxophone de Mickaël Ledouit. Le feeling est très bien passé entre nous, humainement et musicalement. Ça a été une belle rencontre. Quant à Roberto Alagna, que j’admire énormément, car c’est pour moi le plus grand ténor du monde, je l’ai appelé au culot. Il m’a dit que ce serait difficile vu ses engagements. Et quelque temps plus tard, j’ai eu la surprise de recevoir un appel de lui, me disant qu’il était disponible dans 48 heures à Paris. On a enregistré notre duo sur "Have yourself a merry little christmas", et tourné le clip dans la foulée. Tout cela s’est fait avec une belle complicité et dans le respect mutuel. J’en suis très fier. Évidemment je rêverais d’avoir le même succès que lui, mais moi, j’ai toujours préféré être dans la chanson populaire, celle qui entre dans tous les foyers.

Aujourd’hui à Toulouse, vous êtes dans la capitale du bel canto. Le Théâtre du Capitole est une des plus grandes maisons d’opéra de France…

Oui, en tant que ténor j’ai donc une certaine légitimité à venir présenter mon disque aux Toulousains ! L’art lyrique demande un travail permanent sur la voix et un talent de comédien pour incarner des personnages. Moi, en tant que chanteur lyrique de variétés, je viens avec ma sensibilité, j’essaie de partager une émotion avec le public.

Vous avez débuté très jeune. Vous aviez à peine 21 ans lorsque vous avez représenté la France à l’Eurovision. Comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

C’est vrai que j’ai commencé très jeune. À 9 ans, je suis entré dans une école de comédie musicale. Ensuite j’ai passé des concours de chant, des castings, puis j’ai rencontré Gérard Louvin, j’ai signé chez Warner Music ma première maison de disques, mon premier album est sorti en 2009, j’avais 20 ans. Mon passage à l’Eurovision a eu d’énormes retombées. J’ai fait des tournées au Japon, en Angleterre, en Afrique du Sud, en Corée… Aujourd’hui, j’ai envie de m’établir dans la production. À mes débuts, j’ai travaillé dans une grande maison de disques, j’y ai beaucoup appris. Avec de la motivation et de l’énergie, on y arrive. Je continuerai à chanter bien sûr.

Une tournée est-elle prévue en 2022 ?

En ce moment je fais une tournée piano-voix, avec mon pianiste Timothée Bakoglu. On sera à l’Alhambra, à Paris, le 29 janvier. Je compte remonter sur scène l’an prochain avec les chansons qui ont construit ma carrière, mes tout premiers singles, et d’autres titres. Bien sûr on passera à Toulouse, j’espère dans le deuxième semestre de 2022.

Recueilli par Sylvie Roux