Guerre en Ukraine : Kseniia, mère de famille ukrainienne installée à Toulouse et bloquée à Kiev, raconte son quotidien sous les bombes
Kseniia est installée à Toulouse depuis une quinzaine d'années. Elle est partie à Kiev en vacances bien avant le début des bombardements russes. Bloquée avec sa fille aux côtés de sa mère ukrainienne, elle raconte les bombardements et la peur.
La conversation est saccadée, entrecoupée par des problèmes de réseau entre la France et l'Ukraine. Kseniia, 40 ans, mère d'une petite fille âgée de 7 ans, habitante de Toulouse depuis 15 ans, se trouve actuellement à Kiev, capitale ukrainienne, chez sa maman. Cette mère de famille est partie en vacances avant le début de la guerre pour rendre visite à sa mère. "Je suis sous le choc, c'est peut-être bizarre de dire cela, cela fait huit ans que le conflit dure mais c'était ciblé dans le Donbass. Je ne m'attendais pas à ce que la situation dérape à ce point", raconte-t-elle, la voix tremblante.
Ses vacances familiales se sont transformées en question de survie. "Je suis en contact permanent avec l'ambassade, nous n'avons aucune information sur une éventuelle évacuation, nous vivons la peur au ventre", continue-t-elle mais la conversation est coupée. La quadragénaire est appelée au sous-sol pour se réfugier, les bombardements à proximité de Kiev s'intensifient.
"La guerre est à nos portes"
Lorsqu'elle peut à nouveau téléphoner, elle évoque les nuits entrecoupées par les bombardements, l'inquiétude de sa fille et l'angoisse permanente. "En 2022, être réveillées par des bombardements, je peux vous dire que c'est choquant. On sursaute ou on se réveille au moindre bruit, je vous parle et je viens d'entendre un impact", lâche-t-elle.
Régulièrement au cours de la journée, les habitants de cet immeuble doivent quitter leurs appartements pour descendre au sous-sol. "Il y a des cagettes au sol pour s'asseoir, un peu de lumière, quelques draps pour se tenir chaud", décrit la jeune femme. Lorsqu'ils sont calfeutrés, ces Ukrainiens écoutent les informations du front. "Il y a beaucoup de morts, de dégâts, je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie", s'effondre cette Ukrainienne.
À travers son témoignage, elle lance un appel à l'aide. "Je prie pour Kiev, pour l'Ukraine, il faut que l'Europe nous protège de cette guerre", insiste Kseniia. Pour le moment, la capitale ukrainienne n'a pas été la cible de tirs mais "on ne sait pas ce qui va se passer dans les heures à venir, ce que l'on sait c'est que la guerre est à nos portes". Kseniia et sa fille de 7 ans espèrent pouvoir quitter le pays comme les autres ressortissants français encore présents là-bas. "Ma maman ne veut pas quitter l'Ukraine, elle aime son pays, elle veut nourrir les soldats ukrainiens qui défendent le pays", conclut cette Toulousaine d'adoption.
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 137 morts ont été recensés depuis le début de l'invasion russe.
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