Le pont des IV Véziaux

  • Le pont des IV Véziaux est emprunté, de nos jours, surtout par les randonneurs et touristes.DDM H. D.
    Le pont des IV Véziaux est emprunté, de nos jours, surtout par les randonneurs et touristes.DDM H. D.
Publié le
Hélène Dubarry

Voilà encore un pont qui n’a pas vraiment de caractéristiques remarquables. Il est moderne, datant des années 60 ou à peu près. Un tablier de béton tout simple, droit et des rambardes en fer. Il est pourtant absolument indispensable.

On peut imaginer qu’autrefois, il s’agissait d’un pont de bois, fait de rondins de sapin. Le sapin de Payolle, puisque nous sommes à Payolle avec ce pont, était très réputé pour sa solidité : on en faisait les meilleurs skis de la région.

Ce pont desservait les estives bien entendu, en particulier les courtaous des Esclodes et d’Artiguémy. Les bergers pouvaient franchir l’Adour avec leurs productions et aussi leurs troupeaux durant les transhumances. Aujourd’hui, ce sont surtout les randonneurs et les touristes qui l’utilisent.

Pourquoi ce nom des IV Véziaux ?

C’est là que ça devient intéressant. Pour deux raisons : l’une géographique et l’autre légendaire.

Le nom "Véziaux" vient du patois qui signifie voisins. Nous avons donc affaire à 4 voisins. Ces voisins en question sont : Ancizan, Guchen, Cadéac et Grézian, c’est-à-dire 4 communes de la Vallée d’Aure, toute proche, derrière le col d’Aspin.

C’est une commission syndicale pastorale du XIXe siècle qui a créé cette bizarrerie, qui n’avait rien de bizarre à l’époque.

Une sorte d’intercommunalité avant l’heure, qui n’est pas rare en Pyrénées. Ce qui n’est pas rare non plus, ce sont les bagarres territoriales qui s’en suivent, chacun revendiquant son pré carré. D’où la légende. Depuis des siècles chaque année en effet, des rixes éclataient entre Aurois et Campanois, entraînant blessés et morts. On décida donc de désigner deux champions, pour se départager une bonne fois pour toutes.

Campan choisit alors un colosse surdimensionné. Les Aurois, horrifiés, ne voulurent pas s’aventurer. Seul un petit berger tout maigre et tout sec osa relever le défi. David contre Goliath. Et bien entendu, c’est le plus petit qui a gagné. Payolle appartient donc aux Aurois.

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