L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : une lettre de 1965 mettant en cause le prêtre découverte par le diocèse de Grenoble

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l'essentiel Le 17 juillet 2024, Emmaüs publiait une enquête dans laquelle 7 femmes accusaient l’abbé Pierre d’agressions sexuelles. Le 25 août dernier, le diocèse de Grenoble a annoncé avoir découvert dans ses archives la lettre d’une victime présumée datant de 1965.

Nouveau développement dans l’affaire Abbé Pierre. Le 25 août 2024, le diocèse de Grenoble-Vienne a annoncé avoir découvert dans ses archives la lettre d’une victime présumée datant de 1965 selon une information exclusive du Dauphiné Libéré.

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C’est après avoir pris connaissance le 17 juillet dernier des accusations d’agressions sexuelles visant l’abbé Pierre que les membres du diocèse isérois auraient épluché leurs archives en quête de témoignages potentiels, selon les déclarations de l’évêque de Grenoble-Vienne, Monseigneur Jean-Marc Eychenne.

Une lettre datant de 1965

La lettre découverte par le diocèse de Grenoble-Vienne relate des faits qui se seraient déroulés en 1965 à l’issue d’une conférence donnée par l’abbé Pierre. Ce dernier signait alors son dernier livre. Une femme de nationalité belge "s’est retrouvée parmi les dernières à être accueilli pour cette signature", révèle Monseigneur Jean-Marc Eychenne dans un entretien exclusif accordé au Dauphiné Libéré. "Cette lettre dit que l’abbé Pierre aurait eu des gestes déplacés à son égard."

Témoignage resté sans réponse

La lettre en question aurait initialement été adressée au provincial des Capucins, communauté à laquelle a appartenu l’abbé Pierre. La victime présumée aurait alors été redirigée par le provincial vers le diocèse de Grenoble. "La personne ne nous a pas contactés", déclare l’évêque de Grenoble-Vienne. "Nous n’avons donc pas prêté plus d’attention que cela à ce témoignage à l’époque." La publication de l’enquête commanditée par Emmaüs le 17 juillet dernier aura fait ressurgir ce témoignage vieux de plusieurs décennies.

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"L’église n’est plus aussi sûre qu’elle ne l’était"

Aujourd’hui, le diocèse de Grenoble-Vienne assure travailler en étroite collaboration avec le procureur de la République en lui transmettant tout signalement faisant état de violences sexuelles au sein de l’Église. "L’Église n’est plus aussi sûre qu’elle ne l’était", déclare l’évêque de Grenoble-Vienne. "Nous avons encore des choses à mettre en œuvre pour qu’elle devienne une maison sûre", conclut-il.