Crise dans l’industrie des satellites : 650 postes supprimés chez Thales Alenia Space à Toulouse, plus de 1 200 en Europe

  • Un rassemblement des salariés toulousains de TAS est prévu le 17 septembre devant l’entrée principale du site.
    Un rassemblement des salariés toulousains de TAS est prévu le 17 septembre devant l’entrée principale du site. DR
Publié le , mis à jour

l'essentiel En raison de la crise que traverse le secteur des satellites de télécommunication géostationnaires, la coentreprise franco-italienne va supprimer près d’un millier de postes en France. Les deux tiers concernent son site toulousain. Les syndicats appellent les salariés à se mobiliser.

C’est un "plan d’adaptation" qui ne passe pas auprès des syndicats de salariés de Thales Alenia Space (TAS). La direction de la coentreprise franco-italienne spécialisée dans les satellites a confirmé sa volonté de supprimer 1 237 postes en Europe.

Dans le détail, 980 postes doivent être supprimés en France dont deux tiers à Toulouse, soit environ 650. Le tiers restant concernera le site de Cannes. Contactée, TAS indique que la première phase de ce plan a déjà permis la suppression de 317 postes sur ses deux sites de l’Hexagone. Les 663 restants le seront lors de la deuxième phase qui s’étalera jusqu’à la fin de l’année prochaine. La direction précise qu’il s’agit là d’un redéploiement et non d’une baisse des effectifs. Aucun licenciement ne serait à craindre. Les postes impactés par le plan doivent être réaffectés vers d’autres divisions du groupe Thales.

Avec l’arrivée des nanosatellites en orbite basse, le marché des satellites géostationnaires est en crise.
Avec l’arrivée des nanosatellites en orbite basse, le marché des satellites géostationnaires est en crise. TAS

Le marché des satellites géostationnaires en crise

Le leader européen des satellites justifie ce plan par la crise que traverse le secteur des satellites de télécommunication géostationnaires. L’arrivée de SpaceX sur le marché avec sa constellation de milliers de nanosatellites Starlink en orbite basse a fortement impacté l’activité de TAS. Depuis trois ans, la demande de ses clients pour des satellites de télécommunication géostationnaires aurait en effet été divisée par deux.

De son côté, l’intersyndicale de Thales Alenia Space (FO, CFE-CGC, CFDT, CGT), s’oppose fermement à ce redéploiement. Dans un communiqué, les syndicats indiquent que "Thales Alenia Space a des compétences et des moyens industriels uniques en France. Il n’est pas question de les sacrifier au moment où la souveraineté dans la construction des satellites devient un enjeu stratégique." Pour faire entendre leurs voix, les quatre organisations syndicales invitent les salariés à se rassembler le mardi 17 septembre à 15 h 30 devant l’entrée principale du site à Toulouse.

A lire aussi : Le rapprochement d’Airbus Space et de Thales Alenia Space ouvre un risque pour l’emploi à Toulouse

Lancé en mars dernier, ce plan d’adaptation intervient à un moment où des négociations sont en cours pour aboutir à un rapprochement des activités satellites d’Airbus Defense & Space et de Thales Alenia Space. Difficile de ne pas y voir un lien. Un tel regroupement entraînerait en effet immanquablement des doublons dans les effectifs. La direction de TAS serait-elle donc en train de prendre les devants avant que la division espace d’Airbus lui emboîte le pas ?

À Toulouse, Airbus Space emploie actuellement près de 5 000 salariés et Thales Alenia Space environ 2 700 personnes.

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Les commentaires (13)
maquouille.z Il y a 6 jours Le 13/09/2024 à 18:12

Les précédentes contributions démontrent la grande compassion de leurs auteurs pour leurs compatriotes futurs licenciés ....
C'est à "ça" que certains de cespatriotes se reconnaissent

CKoiCeBinz Il y a 6 jours Le 13/09/2024 à 18:35

Je peux vous assurer que certains salariés âgés seront très contents de partir en retraite anticipée. Pour les autres je suis certain qu'il n'y aura aucun licenciement sec, et que des reclassements seront possibles. Après c'est le propre de l'industrie privée donc non étatique qui propose une garantie d'emploi. Dans le privé il faut se battre pour difficilement décrocher des contrats avec en face des clients intransigeants. Alors oui les salaires sont en général plus importants que dans le public mais il n'y a aucune certitude d'emploi à vie. Sinon on devient fonctionnaire et on se plaint.

MARY60 Il y a 6 jours Le 13/09/2024 à 17:08

fallait évoluer..... c'est l'évolution des métiers
on ne va pas les plaindre, entre Thales et Airbus ils gagnent beaucoup d'argent et font grimper le prix de l'immobilier.

ouimaisnon... Il y a 6 jours Le 13/09/2024 à 18:10

Oui, c'est mieux d'avoir des gens travaillant pour uber !

Plombdubois Il y a 6 jours Le 13/09/2024 à 16:26

Au lieu de n'avoir cru à starlink, il aurait peut être fallu réagir de suite pour s'aligner à la nouvelle offre du marché... c'est un choix délicat pour les dirigeants. Mais n'était ce pas leur rôle ?!