Foire bio de Villeneuve-sur-Lot : André Tesson, une conversion en bio qui lui a sauvé la vie

C’est l’événement de l’année pour le monde de l’agriculture bio du Lot-et-Garonne – et au-delà – est en approche. Dimanche, il se retrouve dans le cadre champêtre des Haras de Villeneuve pour la traditionnelle Foire bio, orchestrée par l’association Agrobio 47. Pour cette nouvelle édition, la recette reste la même : faire se rencontrer les agriculteurs, producteurs et les consommateurs. « C’est l’occasion de rentrer dans leur monde, qu’ils puissent raconter toutes les facettes de leur métier » appuie Karine Soules d’Agrobio 47, cheville ouvrière de l’organisation de cette Foire.

Au-delà de la traditionnelle exposition de produits, divers rendez-vous jalonneront cette journée de dimanche. Des ateliers mais aussi des tables rondes, notamment autour de Grégori Akermann, sociologue à l’Inrae (l’Institut national de la recherche agronomique), pour mieux cerner les enjeux de la bio, une autre sur le thème des « variétés anciennes de fruits ». Des fleurs, du poivre, des lentilles, des productions détonantes qui font toute la diversité de la filière bio dans le département. « On veut vraiment faire comprendre qu’il y a de tout en Lot-et-Garonne, sur le volet du bio » enchaîne Karine Soules. Et parmi tout ce beau monde, un « nouveau » viendra pour la première fois. Il est, depuis peu, également sous la halle de la place d’Aquitaine, tous les mercredis matin. Cet homme, c’est André Tesson, producteur de fruits secs à La Ferme des Trois soleils, entre Labretonie et Gontaud-de-Nogaret.

Une conversion qui lui a sauvé la vie

L’agriculteur aura 60 ans dans quelques jours. Après une bonne partie de sa carrière tournée vers les grandes cultures de céréales, il s’est converti au bio voilà près de quatre ans. « J’ai été empoisonné par les produits phytosanitaires » révèle le producteur lot-et-garonnais. « On m’a détecté un cancer du foie. Mais je n’ai pas voulu de traitement. Aujourd’hui, je suis guéri, et surtout j’ai transformé toute l’exploitation ». Exit les céréales, place aujourd’hui à des noisettes, des amandes et des noix de toutes les sortes. « On est les seuls à faire de la noix de pécan.Et de la noix rouge : il y a 17 pieds en France, et ils sont chez nous » sourit André Tesson. S’il trace sa route à travers des centaines de marchés dans l’année, avec des noisettes et amandes transformés en chouchous entre autres, le producteur a surtout trouvé une clientèle bien précise : les chefs des grands restaurants, friands de ces fruits secs bio produit en France. Mais ce n’est pas tout, puisqu’avec sa production, il se tourne désormais vers la cosmétique, en fabriquant savons et huiles. Le bio mène à tout, réellement. Il racontera son histoire dans un livre, « Le combat d’un agriculteur », à paraître pour son 60e anniversaire, en octobre. D’ici là, c’est à la Foire bio de Villeneuve qu’André Tesson fera découvrir cette production inédite en Lot-et-Garonne.