Colère des agriculteurs : "Ils n’attendent que la nomination d’un ministre pour repartir à la charge"

Publié le , mis à jour

l'essentiel Après un début d’année marqué par l’expression d’une importante "colère agricole" qui a débouché sur un certain nombre de promesses, les agriculteurs font face à de mauvaises récoltes et constatent que la "simplification" annoncée n’est toujours pas au rendez-vous. Le nouveau ministre est donc attendu au tournant et, en coulisse, les tracteurs sont prêts à reprendre la route des grandes villes.

"Un certain nombre de promesses faites en janvier n’ont pas eu les réponses attendues". Huit mois après la mobilisation des agriculteurs, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA a mis en garde l’exécutif, au micro de RMC. Michel Barnier le sait, la nomination du futur ministre de l’Agriculture sera une épreuve du feu. Le candidat devra cocher un certain nombre de cases et répondre favorablement aux attentes des agriculteurs pour que les manifestations ne repartent pas de plus belle.

A lire aussi : "La tension monte d’un cran"... les agriculteurs aveyronnais inquiets face aux trois maladies qui touchent les troupeaux

Discrets depuis des mois, les agriculteurs attendent qu’un gouvernement soit nommé pour retrouver un interlocuteur. François Purseigle, sociologue, spécialiste du monde agricole explique en effet que "la profession s’est construite dans un dialogue très singulier avec l’État".

"Ce secteur est marqué du sceau des incertitudes (économique, climatique…) et à ces incertitudes s’ajoute l’incertitude politique", analyse ce dernier. Une situation déstabilisante pour le monde agricole, qui réclame des mesures concrètes depuis le début d’année.

Un Premier ministre à l’origine du plan "Eco phyto"

L’arrivée de Michel Barnier à Matignon a été globalement bien accueillie par les agriculteurs. Incarnation d’une droite modérée, "rassurante", ancien ministre dont le passage à l’Agriculture a fait mémoire et fin connaisseur des arcanes de Bruxelles, le Premier ministre a donné de premiers gages de confiance à la profession. Néanmoins, il se sait très attendu sur la question agricole.

A lire aussi : Futur gouvernement : Wauquiez, Valls, Royal, Dati… quel casting autour de Michel Barnier ?

"L’été a été très difficile sur le plan de la production, les vendanges mauvaises, il y a une crise sanitaire dans le secteur de l’élevage", a alerté le président de la FNSEA. La gestion de la MHE (maladie hémorragique épizootique qui touche les bovins), la fiscalité des intrants, la question du GNR (gazole non routier) et l’indemnisation des mauvaises récoltes figureront parmi les dossiers prioritaires du futur ministre.

Une tâche ardue quand on sait que "tous les voyants sont au rouge", comme le révèle François Purseigle à La Dépêche. "Les échos que j’ai du terrain me laissent à penser que des manifestations sont en train de se préparer, qu’ils n’attendent que cette nomination pour repartir à la charge", détaille-t-il.

Il sera impératif pour le successeur de Marc Fesneau d’aller dialoguer avec les différentes organisations professionnelles et de se rendre sur le terrain, dans les exploitations agricoles. "Le futur ministre de l’Agriculture devra agir dans un contexte politique inédit", résume Jean-Marc Séronie, agroéconomiste et membre de l’Académie d’agriculture dans Les Échos.

"Une profession qui se voit mourir"

Si une grande partie des mesures annoncées par Gabriel Attal au premier trimestre ont été mises sur pause, certains dossiers ont tout de même avancé. C’est le cas du projet de réforme de la loi Egalim, portée par deux parlementaires, balayés par la dissolution. "Nous sommes prêts à le présenter au nouveau ministre de l’Agriculture dès qu’il sera nommé", assure malgré tout l’ancienne députée Anne-Laure Babault, dans un article du Parisien. "C’est un rapport efficace, de 70 pages, fruit de 70 auditions, avec une trentaine de recommandations", annonce-t-elle.

A lire aussi : Michel Barnier à Matignon : méfiance, ligne politique… les Macronistes vont-ils entrer au gouvernement ?

De sa gestion des dossiers dépendra l’avenir du mouvement dit des "Agriculteurs en colère". "En fonction de sa connaissance plus ou moins aiguë du sujet, ils descendront avec plus ou moins de force dans la rue", comme l’annonce le sociologue toulousain.

Pour éviter de voir les blocages reprendre, le futur ministre de l’Agriculture devra comprendre que les agriculteurs sont des entrepreneurs désarmés issus "d’un monde qui se voit mourir", selon la formule de François Purseigle.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (13)
klovis101 Il y a 10 heures Le 19/09/2024 à 19:38

y paré qu'y a parfois des blacbloc d'escréme centre qui se fofile entre eus !!!!

Dany8147 Il y a 18 heures Le 19/09/2024 à 11:49

Et magouilles sur les primes PAC pour les plus grosses exploitations.
De plus les agriculteurs de plus de 67ans ne sont (dorénavant) plus éligibles aux primes PAC (réforme poussée par la FNSEA) mettent leur terres à des prête-nom de moins de 67 ans ou créent des sociétés où un membre a moinds de 67 mais ne cultivent pas les terres et sont salariés ailleurs.
Ceux qui ont poussés à cette loi sont les premiers à la détourner!

Dany8147 Il y a 19 heures Le 19/09/2024 à 11:09

Encore des mélenchonistes qui sont contre le libéralisme mais pour plus d'Etat .
Et sponsorisés par des marchands de pneus.