"Je vais te tuer et te couper la jambe" : le beau-frère de Mohammed Merah à nouveau devant la Justice

"C’était de la légitime défense". Dans le box des accusés, Abdelouahed El-Baghdadi, grand échalas d’1,85m au visage émacié, conteste la version des faits. Interpellé le 9 août dernier à Vincennes près d’un site des Jeux Olympiques, le beau-frère de Mohamed Merah a été maintenu en détention pour des violences commises sur ses deux colocataires en situation de handicap. L’un d’eux, surtout, était méconnaissable après la correction administrée par l’homme au gilet bleu, jugé en comparution immédiate mercredi à Toulouse.

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"Des chants religieux avec le son à fond"

"Ils se plaignaient de nuisances sonores, vous écoutiez des chants religieux avec le son à fond" rappelle la présidente. Le prévenu partageait un appartement géré par une association de réinsertion, ses colocataires n’en pouvaient plus des cantillations coraniques à longueur de journée et l’ont averti. La bagarre éclate courant juillet. El-Baghdadi s’emporte : "Tu cherches des problèmes, je connais la mafia des cités, je vais leur envoyer ta photo" ou encore "je vais te tuer et te couper la jambe". Le fiché S explose. Les coups pleuvent, d’une violence totalement disproportionnée, à tel point que la victime handicapée se présente à la police "la tête comme un compteur à gaz". À la suite des faits, Abdelouahed El-Baghdadi, condamné à 9 ans de réclusion en 2017 pour association de malfaiteurs terroriste, quitte Toulouse pour Paris. De quoi inquiéter la police et les services de renseignements alors que se tiennent les Jeux Olympiques.

El-Baghdadi parle de "violences réciproques"

Mercredi, adossé à la vitre du box il conteste : "Il s’agit de violences réciproques, je me suis simplement défendu". D’une voix forte, couvrant presque celle de la présidente, il affirme avoir "beaucoup perdu dans cette affaire", "j’ai dû quitter l’appartement et m’éloigner à Paris". En partie civile, Me Ophélie Dormières s’offusque : "Il ne semble pas avoir d’autres modes de communication que la violence et l’agressivité. C’est le degré zéro de l’empathie". L’avocate des victimes rappelle que ses clients se trouvent dans "un état de grande fragilité".

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Prison et expulsion

"Si on s’en tient aux déclarations de Monsieur El-Baghdadi, ce serait lui la victime" raille la procureure, avant de requérir 2 ans d’emprisonnement, dont une année avec sursis probatoire. L’avocat du beau-frère de Mohamed Merah, Me Aimé Diaka, dénonce une enquête bâclée : "Les colocataires ont vu la présence de M. El-Bagdhadi d’un mauvais œil. Se baser uniquement sur leurs dépositions n’est pas un travail matériellement sérieux." Le tribunal correctionnel de Toulouse prononce une peine d’un an d’emprisonnement assortie d’une interdiction définitive du territoire français contre le trentenaire né au Maroc.