Prévention et dissuasion pour éviter la psychose

Publié le
Laurent BENAYOUN

Le 17 avril dernier, un agent de la gare SNCF de Castres était agressé. Depuis, sans céder à la psychose, des mesures ont été prises pour éviter que ce genre de phénomène ne se reproduise.

L'affaire a marqué les esprits des agents de la SNCF de Castres. Pour la première fois depuis longtemps, le 17 avril dernier, un des agents de la gare avait été agressé par un mineur. Molesté et légèrement blessé, le cheminot avait porté plainte au commissariat de police. Agé de 16 ans, l'adolescent, qui n'habite pas Castres, a été identifié. Quant au cheminot, il en a été quitte pour une belle peur.

La SNCF et le commissariat de police de Castres n'ont pas attendu cet incident pour prendre des mesures destinées à éviter ce genre de mésaventures: « depuis quelques mois, dans le cadre de notre mission de prévention de la délinquance, les patrouilles de police effectuent de fréquents passages de surveillance à la gare, notamment le soir et la nuit », explique le lieutenant de police Alain Carayon, commandant de l'unité de voie publique. Un redéploiement des effectifs a permis d'accroître la présence des policiers pendant ces moments.

Des rondes sont assurées dans la journée et à deux ou trois reprises dans la nuit, quand la gare est fermée au public: « nous faisons de la prévention et de la dissuasion, indique Alain Carayon. Tout se passe en douceur ».

Paroles...

Cette politique a permis aux policiers d'interpeller des individus auteurs d'un vol de cassettes video dans le Relais H de la gare (lire ci-dessous). Peu de temps auparavant, des auteurs de tags avaient également été arrêtés: « la gare ne doit pas être considérée comme une zone de délinquance dite sensible, note Alain Carayon. Notre présence accrue permet d'être régulièrement en contact avec les employés de la SNCF et le public ».

Michel Ferrié, le chef de gare, se réjouit de ce nouveau dispositif: « il y a ici, comme dans toutes les gares, un environnement particulier. Une gare est un lieu de passage et de rencontres. Dans l'ensemble tout se passe bien. Même si nous devons gérer les rassemblements avant la fermeture de 21 heures. Il y a parfois des réticences et des paroles qui fusent ».

Michel Ferrié ne nie pas que l'agression subie par l'un de ses agents « a choqué le personnel ». La vigilance s'impose: « nous montrons que nous n'acceptons pas tout. Nous réfléchissons à des solutions comme l'installation de la vidéo dans la grande salle », note-t-il.

D'autres problèmes semblent plus difficiles à résoudre. On veut ici parler de la multiplication des dégradations dans les trains ou de celles des tags sur les rames. Dont l'effacement coûte cher.


Dominique Zat se méfie

C'est un endroit charnière de la gare de Castres. En face de la billetterie, à quelques mètres des quais, le « Relais » de la gare est un lieu incontournable.

Responsable du « Relais » de la gare, Dominique Zat y voit passer tous les jours les voyageurs. Et les autres. Ceux qui viennent à la gare pour tuer le temps. En perturbant parfois ceux qui n'ont pas de temps à perdre.

Dominique Zat, si elle concède des difficultés, ne veut pas céder à la panique. Même si elle a connu des problèmes: « il y a un mois, la vitrine du magasin a été cassée et des cassettes volées, se souvient-elle. J'ai également eu des problèmes avec des jeunes qui m'ont testé quand je suis arrivée ici, il y a un an ».

« Il peut se passer n'importe quoi »

Dominique Zat et ses vendeuses sont sur le qui-vive: « il y a des moments où on se sent un peu en insécurité. C'est mon quatrième poste de ce type, et c'est la première fois que je ressens ce sentiment ».

Dominique Zat redoute particulièrement le matin: « nous arrivons à 5 heures et nous devons faire très attention. Pour moi et les vendeuses. On n'est pas à l'abri des coups durs. Il peut se passer n'importe quoi ».

La patronne du Relais se méfie du « monde qui traîne à la gare ».

Lieu de rencontres et de passage, la gare peut parfois être le lieu où tout bascule.

Dominique Zat ne l'ignore pas. Elle demeure pas moins vigilante. Et prend toutes les mesures qui s'imposent pour éviter des désagréments.

Qu'on se le dise: au Relais de la gare de Castres, on ne trouve que des journaux, des revues et des cigarettes.

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