Santini craint la réaction des Toulousains

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La Dépêche du Midi

Ancien entraîneur du TFC des années de gloire (85-89, les coupes d'Europe) et, à ce titre, recordman de la durée sur les vingt dernières saisons (quatre ans consécutifs, un bail!), Jacques Santini a évidemment « suivi avec attention ce qui s'est passé à Toulouse et Saint- Etienne » ces derniers temps. L'actuel entraîneur général de l'Olympique Lyonnais ne pouvait rester insensible à de tels mouvements, « l'actualité faisant que j'ai plus regardé à Toulouse qu'à Saint- Etienne ».

Sur le divorce TFC-Giresse, Jacques Santini ne s'aventure guère. « On sait bien qu'une des raisons, ce sont les résultats. Après, il y a peut- être des motifs internes, que je ne connais pas ».

UNE REACTION D'HOMMES

Sur les mauvais résultats toulousains, l'analyse reste également générale. « Tous les entraîneurs savent que lorsque la modification de l'effectif est importante, il faut un peu de temps, et je pense qu'Alain Giresse misait sur la durée. Tout le monde n'a pas ce temps... Dans une saison, il y a toujours des moments difficiles. Mais il ne vaut mieux pas qu'ils soient sur trois ou quatre matches, surtout au début de la saison... Une défaite contre Bastia ou deux résultats nuls à la maison, et vous vous mettez la pression. Ça donne par exemple la rencontre de Lens, engagée, qui pénalise le club ».

Du passé, Santini ne retient en fait qu'une chose: son équipe doit re- jouer, un mois après, contre celle de Robert Nouzaret (Saint-Etienne - Lyon, 2-2 le 6 septembre). « Un changement d'entraîneur, c'est une réaction prévisible des joueurs, surtout de ceux qui n'étaient pas choisis par l'entraîneur précédent. Sur un ou deux matches, il faut s'attendre à une réaction d'hommes. En plus, Robert Nouzaret nous connaît très bien et ce n'est pas fait pour favoriser notre préparation... »

Lyon avait pourtant « espionné Toulouse, bien sûr. C'est fait de façon systématique, même à la maison, sur les deux ou trois matches précédents. Mais là, je pense que beaucoup de choses vont être modifiées, car il y a prise de conscience du groupe toulousain. Même si cette équipe n'était pas si mauvaise que ça: contre Auxerre, ça ne se joue qu'à une glissade d'un attaquant toulousain et à deux parades extraordinaires du gardien auxerrois ».

UNE VOCATION, UNE PASSION

On sent le coach lyonnais déjà dans son match. A l'aise dans un domaine qu'il regardait d'un peu plus loin depuis trois saisons. « J'avais des touches depuis deux saisons, mais quand le président Aulas m'a demandé de poursuivre le travail accompli par Bernard Lacombe, j'y ai vu une nouvelle marque de confiance de l'OL, trois ans et demi après qu'il m'a sorti du chômage. Et je leur ai rendu. Je portais le costume quand j'étais directeur technique, je le porte aujourd'hui encore, car tous les clubs ont etoffé leur staff et parce qu'un entraîneur ne peut plus tout faire tout seul ».

Mais, au fait, pourquoi être revenu au terrain, alors que la situation est bien plus confortable dans les coulisses? « Vous savez, entraîneur, ce n'est plus un métier. C'est une vocation, une passion. Aussi bien Giresse que d'autres et moi, nous sommes des hommes de terrain, des passionnés, faits pour ça et qui travaillent avec leurs convictions, à partir d'éléments précis, tout en gérant l'aspect désagréable de notre métier. Mais, en fait, il ne faut pas travailler avec cette idée en tête... »

Patrick BOUDREAULT

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