13 ans après : la mort du soldat Brasseur
Le 9e RCP n'existe plus, mais son histoire récente vient d'être appelée à la barre… du tribunal de Cayenne cette semaine, où l'on juge l'adjudant Didier Chauvet, ancien du 9e (1). Voilà 13 ans, un appelé du régiment basé à Pamiers, Fabrice Brasseur, était découvert mort, dans le Maroni, au poste d'Apatou, en Guyane, où le 9e RCP se trouvait en mission. Son corps portait par ailleurs une profonde blessure près de l'arcade sourcilière. L'enquête de gendarmerie avait conclu à une noyade, le permis d'inhumer délivré. Les gradés auraient expliqué que Fabrice Brasseur avait certainement bu ce soir-là et chuté à l'eau. Pas d'autopsie. Le corps incinéré.
L'affaire a été relancée par deux paras amis de la victime qui ont exprimé des doutes sur la version "officielle". Il aurait existé un ressentiment ancien entre Chauvet (alors sergent) et Brasseur. Un complément d'enquête est ordonné en 1995, puis une information judiciaire en 1999. Les gendarmes de Cayenne procèdent à de nouvelles auditions, retrouvent une analyse de sang effectuée sur la victime qui témoigne d'un taux d'alcoolémie de 1,3 g/l. Chauvet est réentendu, maintient sa première version, puis finalement, avoue. Il aurait expliqué que ramenant Brasseur vers le camp, le soldat l'aurait poussé dans le dos, et voulant se défendre il aurait donné à ce dernier un coup de manche de pioche. Puis déposé le corps dans le Maroni pour faire croire à une noyade. Malgré un recours, la famille de Fabrice n'a pas obtenu que le drame soit requalifié en meurtre. C'est donc pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner » que comparaît aujourd'hui Didier Chauvet à Cayenne. Ce dernier avait été incarcéré trois mois en Guyane en 2001, puis avait été libéré. A Pamiers cette affaire éveille peu de souvenirs. Au 1er RCP, le colonel Salaün explique « qu'il en a vaguement entendu parler, mais que cette affaire ne concerne pas son régiment, mais le 9e, et que toutes archives concernant cette unité (qui a disparu) ont été transmises ». Quant aux anciens de l'amicale du 9e, cette affaire pour ne pas être inconnue a laissé le souvenir d'une querelle après boire ayant mal tourné.
(1) voir aussi notre confrère Libération du 17 mai.
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