Une expo photo sur l'homosexualité saccagée dans la nuit à Toulouse
Une exposition saccagée, des citoyens révoltés et une certaine incompréhension. C'est depuis Los Angeles où il travaille actuellement qu'Olivier Ciappa a appris, dans la nuit de vendredi à samedi, les actes de vandalisme subis par ses œuvres actuellement exposées sur les grilles du jardin du Grand-Rond à Toulouse. Ses photos, de l'exposition «Couples imaginaires», parlent de l'homosexualité. Elles ont été taguées ou encore déchirées. «J'ai été prévenu par un témoin qui habite tout près», relate l'artiste, encore debout à 5 heures du matin, pour assurer le retirage des clichés.
Echange vif
Frédéric et son épouse rentraient à leur domicile vers minuit. «On était passés plusieurs fois devant l'exposition. Quand on a vu ces jeunes avec les affiches sous les bras, on a tout de suite compris, relate Frédéric. On a couru pour les interpeller. Ils nous ont dit qu'ils étaient contre la promotion de ce style de vie. L'échange a été vif. Ils étaient six, âgés de 18 ans à 20 ans, dont une femme. Ils nous ont dit qu'ils n'étaient pas homophobes mais qu'ils faisaient ça pour les enfants. Ils jetaient les pancartes dans des poubelles.»Les photos d'Olivier Ciappa, des clichés en noir et blanc, représentent des couples gays ou lesbiens, dans une intimité artistique. Des anonymes, des artistes ou des personnes célèbres, homosexuels ou non, se sont prêtés au jeu, à l'image d'Antoine de Caunes, Elie Semoun, François-Xavier Demaison, Audrey Pulvar ou encore Roselyne Bachelot.
«Là, ça arrive à des photos, décrypte Olivier Ciappa. Mais cette rage et cette violence reflètent ce qui peut arriver à des personnes. C'est significatif de quelque chose de très profond. L'intérêt de l'art est aussi de faire bouger les mentalités.»L'artiste a demandé à la mairie de Toulouse, qui programme l'exposition dans le cadre de son espace des diversités et de la laïcité, de poursuivre l'événement. «Ils vont réimprimer les photos et les mettre de nouveau sur les grilles, à côté de celles qui ont été détruites. C'est une façon de montrer le vrai visage de l'homophobie.»Les clichés ont déjà été montrés à travers le monde comme au Pérou et au Canada. «C'est la seconde fois que l'exposition est vandalisée, résume Olivier Ciappa. Et encore une fois, c'est en France, comme en 2013 à Paris.» Une plainte doit être déposée par l'artiste.
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