Un client d'une discothèque tué par balles, un autre grièvement poignardé
Un homme de 32 ans a été tué par plusieurs balles, hier matin dans une discothèque du quartier Arnaud-Bernard, à Toulouse. Un autre individu qui sortait de cet établissement a été grièvement poignardé. Ce meurtre s'ajoute à deux autres homicides commis ces derniers jours dans la Ville rose.
Des larmes sur des visages blêmes et défaits. Devant la discothèque, le «Reggae Pub» rue des Trois piliers, quartier Arnaud Bernard, à Toulouse, où un client vient d'être exécuté par arme à feu, on devine l'abattement et la sidération dans les regards accablés des proches de cette boîte de nuit du centre-ville. La soirée était annoncée comme «brûlante» sur les réseaux sociaux, avec les «sounds systems» antillais. Elle s'est achevée dans le sang.
Hier, peu avant 7 heures, un homme de 32 ans a été tué par au moins trois coups de feu, sur la partie haute du corps, dans cette boîte de nuit très fréquentée, devant des témoins interloqués. Le tireur qui a pu entrer dans l'établissement avec son arme prend aussitôt la fuite. Alertés, les secours arrivent et tentent de réanimer la victime, Raice Monpierre. Malgré les efforts des médecins du Samu et des pompiers, le malheureux succombe à ses graves blessures. Au même moment, un homme est retrouvé roué de coups et blessé de plusieurs coups de couteau, rue Quéven, non loin du boulevard d'Arcole, à moins de 300 mètres du «Reggae Pub». Il est lui aussi pris en charge par les secours qui le transportent vers le bloc opératoire d'un CHU toulousain, alors que ses agresseurs prennent la fuite. Les enquêteurs du service régional de police judiciaire sont saisis de ces deux affaires. Cet homme, grièvement blessé à l'abdomen par arme blanche, «sortait de l'établissement où les tirs ont eu lieu», a précisé le parquet de Toulouse. Et d'ajouter, «il n'y a pas d'éléments, pour l'instant, permettant de dire qu'il s'agit du tireur.»
L'enquête s'attache à déterminer si cet homme a une éventuelle implication dans la mort de Maice Monpierre. Joint hier, le gérant du «Reggae Pub», très choqué, n'a pas souhaité s'exprimer. Selon les premiers éléments recueillis, un différend «d'ordre privé» au sujet d'une cliente, serait à l'origine de ce meurtre sans lien avec une affaire de règlement de comptes ou de grand banditisme. Mais cette nouvelle affaire de coups de feu intervient après deux autres homicides commis à Toulouse, ces dernières semaines.
«Police en grande difficulté»
Depuis le 15 juin, trois personnes ont été tuées par balles. Des affaires différentes à chaque fois où l'utilisation de ces armes et leur conséquence posent questions. «Unité SGP Police-FO déplore que Toulouse devienne au fil des mois une ville ou à l'évidence circulent les armes à feu, comment le syndicaliste Didier Martinez. La police nationale est en grande difficulté à Toulouse tant pour anticiper que pour réagir face à ce déferlement de violence. Ce ne sont pas moins de 150 policiers qui font défaut aujourd'hui». Des propos nuancés par la préfecture qui estime que «l'accroissement du nombre de policiers municipaux et le programme de développement de la vidéo-protection porté par le maire de Toulouse permettent d'augmenter la sécurité dans la ville tout en renforçant les capacités d'élucidation des services de police.» Toujours selon la préfecture, «Toulouse connaît une évolution de la délinquance maîtrisée. Depuis le début de l'année 2016, les atteintes à l'intégrité physique subissent une diminution de 2, 62 %, et les atteintes aux biens sont en baisse de plus de 4 %.» Par ailleurs, «depuis le début de l'année 2016, le préfet de la Haute-Garonne et le procureur de la République de Toulouse ont mis en place un plan de lutte contre les armes à feu. De nombreuses actions sont conduites afin de rechercher les armes illégalement détenues. Une opération menée le 29 juin dans le quartier de la Reynerie a permis d'interpeller deux individus et de saisir trois armes.»
Trois meurtres en 16 jours
Le 15 juin, Miloud Kherroubi, 40 ans, connu de la communauté maghrébine de Mostaganem est tué d'une balle dans la tête dans un bar de la cité Amouroux, à Toulouse. Le 21 juin, en soirée, un homme d'origine tchétchène, Khamzat Baraev, 32 ans, est mortellement blessé au thorax, quartier Bellefontaine, après des tirs de plomb au fusil de chasse à la suite d'une embrouille avec des jeunes gens. Hier, samedi 2 juillet, peu avant 7 heures, Maice Monpierre meurt sous les balles d'un tireur, dans la discothèque le «Reggae Pub», quartier Arnaud-Bernard. Trois affaires différentes, sans lien entre elles, pour lesquelles le SRPJ de Toulouse est saisi.
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