Au XVIIIe , les nuits roses d'un Toulouse coquin
Le temps des maquerelles-Stratégies et artifices pour celles qui pervertissent, logent et prostituent les femmes à Toulouse au XVIIIè siècle ». Un nouveau dossier à découvrir sur le site des Archives Municipales conçu par Géraud de Lavedan, responsable des Archives Anciennes*.
Toulouse est alors un vivier pour se procurer des filles. Des quartiers ont leur bordel réputé : Capitole, Salin, Pénitents Noirs (actuelle place Occitane).
De très jeunes filles, (14-15 ans), venues de la campagne pour se placer chez quelque maître, sont des proies faciles pour les maquerelles. On peut citer le cas de Marie Pessug, 15 ans, fille de service qui se retrouve démunie à Toulouse en février 1738. Peu de temps après, elle rencontre Guitard, maquerelle. Celle-ci la prend en charge et la mène chez divers seigneurs de la ville.
Qui sont les maquerelles ? Elles peuvent être jeunes ou très âgées. Célibataires ou mariées. Certaines sont d'anciennes prostituées. Il y a aussi des cabaretières, des filles de service, couturières, etc. Certaines sont célèbres : telle Marthe Camp place Saint-Georges. En 1778, vieillie et malade, elle se livre elle-même aux Capitouls pour recevoir des soins. Ou Bertrande Dhers qui, entre 1769 et 1778 défraye la chronique. Bénéficiant de solides appuis, elle ne sera jamais condamnée.
Qui sont les clients ? Variable. Étudiants, notables, noblesse, prêtres (et oui !). Comme cet abbé vu rue Matabiau, chez Martine, maquerelle réputée. Les filles relatent aussi les difficultés rencontrées par des hommes pour les connaître «charnellement» sans y parvenir. Elles disent aussi les pratiques sexuelles en vigueur : fessées mais aussi fouet.
Pour éviter de contracter les maladies sexuelles (vérole, syphilis) fléaux de l'époque, les filles doivent être jeunes et si possible, vierges. Si vous êtes pucelle, vous aurez un louis d'or, sinon un écu de six livres, relate un document. Prostituée, Cécile Bely assure ma maquerelle me conseille de me laver avec de l'eau et du vinaigre. Des ébats précédés souvent de soupers fins. Comme le client Hugues Rouède, retrouvé sur une table en fâcheuse posture. A suivre fin octobre, avec le châtiment des maquerelles.
À consulter sur le site http ://www. archives.toulouse.fr/archives-en-ligne/explorez-les-fonds-documentaires/dans-les-bas-fonds
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