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Cosmétique : la folie du collagène

JEUNESSE. Cette protéine permettant de conserver l’élasticité de sa peau se décline sous différentes formes de soins : à appliquer, à boire et à grignoter.

Catherine Jazdzewski
Dès l’âge de 25 ans, la production de collagène diminue : le visage devient moins tonique et perd son rebondi.
Dès l’âge de 25 ans, la production de collagène diminue : le visage devient moins tonique et perd son rebondi. © Holydermie

Avant, dans une summer party, on sirotait presque toujours un Spritz Saint-Germain, mais cette année, à celle de Izipizi, la marque de lunettes, le bar était signé 48 Collagen café. Premier établissement de ce type ouvert à Paris (dans le 9e arrondissement) par Amandine Fornot, on y déguste des lattes végétaux, des smoothies enrichis en collagène et en super-aliments comme la spiruline et les baies de goji. C’est flashy, tout est très coloré, pigmenté grâce au matcha, au curcuma ou au charbon. Et c’est toujours plein.

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La jeune femme n’est pas la seule à susciter l’envie de boire du collagène : Mathilde Lacombe propose dans son Glow Studio de délicieux drinks rafraîchissants shakés avec ses poudres Collagène Glow, dont ceux mixés avec ses best-sellers Collagène Cacao Glow et Collagène Matcha Glow, que les filles viennent déguster entre deux séances de masque Led. La fondatrice de Aime s’est aussi associée pour l’été avec Café Kitsuné pour imaginer une boisson beauté glacée à base de café, de collagène marin et de vitamine C, le Cascara Fizz, plus un muffin citron collagène sans gluten ni lactose.

Pour Chloé Arjona, la directrice du pôle beauté de Nelly Rodi, ce soudain engouement est générationnel. « Les filles comme les garçons de 20 et 30 ans veulent être acteurs de leur beauté, de leur bien-être. Ils ne se remettent plus aveuglément entre les mains des professionnels mais jouent d’égal à égal avec eux en ayant le niveau d’expertise nécessaire. » 

La clé pour accéder à ces formules sur mesure, c’est d’avoir ses actifs à soi

Ils ont appris à connaître leur peau, à savoir ce dont elle a besoin. « Ils sont demandeurs aussi de soins plus personnalisés et la clé pour accéder à ces formules sur mesure, c’est d’avoir ses actifs à soi. » Reste que ce mouvement n’est pas nouveau : il atteint la France avec vingt ans de retard par rapport aux États-Unis où les rayons des supermarchés explosent de ces produits, parmi lesquels certains visent même nos animaux de compagnie.

Le collagène n’est pas un ingrédient comme les autres. Cette protéine est un constituant de l’organisme humain. Côté peau, il est son tissu de soutien, il lui permet de se régénérer et de préserver son élasticité, mais dès l’âge de 25 ans, sa production diminue, ce qui entraîne un vieillissement. Il baisse inéluctablement de 1,5 % par an, et jusqu’à 30 % après 70 ans. Cela se voit : le visage devient moins tonique, il perd son rebondi, surtout aux joues, et son ovale s’affaisse.

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À défaut de passer au scalpel du lifting, il faut stopper ce mouvement dans les laboratoires. « Le collagène est un actif historique de la cosmétique. Il avait un temps disparu à cause de la crise de la vache folle », explique le scientifique Lionel de Benetti.

Il est revenu en force depuis que les biotechnologies ont réalisé d’énormes avancées. Les spécialistes ont à disposition un matériau issu du milieu marin qui est assimilable par la peau et reproductible à l’infini en laboratoire. « S’il existe dans le corps humain 28 collagènes différents, en cosmétique on utilise ceux qui sont les plus importants dans la peau : les 1 et 3. Ils ont l’avantage d’être hydrosolubles dans une émulsion, peu fragiles et efficaces, avec une concentration raisonnée de 1 %. » 

Leur rôle ? Doper les peaux fatiguées, leur apporter plus de vitalité, de fermeté. Ce collagène cutané peut s’associer avec des extraits végétaux pour renforcer sa puissance comme dans la crème collagène et mauve de Sisley, qui est un des soins les plus vendus.

Chez SVR, on préconise un Collagen Biotic renforcé de probiotiques pour hydrater et équilibrer l’épiderme. Cette émulsion revendique une texture à mémoire de forme, qui se positionne sur les zones à traiter du visage. Autre soin qui ne laisse pas le temps à la peau de se relâcher : Liftactiv Collagen Specialist, des laboratoires Vichy. On l’aime car il est 100 % mixte.

À noter : Caudalie a lancé la génération collagène végétal, laquelle tend à se développer grâce aux vegans, même si elle contestée par la science. Actif anti-âge, le collagène a longtemps visé une quadra-prescription : on l’appliquait, et on continue de le faire, quand la préménopause commence à laisser ses marques.

Désormais, les filles n’attendent plus que la catastrophe arrive, elles la préviennent. D’où le concept de in/out : dès 20 ans, on travaille son énergie épidermique de l’intérieur. À coups de gélules, pour entretenir son éclat et sa luminosité, en un mot : son glow…

Mathilde Lacombe a eu un temps d’avance sur ce besoin en proposant dès 2019 avec Aime ses collagènes. Elle a amélioré ses formules avec des peptides de collagène 100 % assimilables et sans goût, associés à d’autres actifs comme le ginseng énergisant, le curcuma anti-inflammatoire, la chicorée digestive, car « pour être belle, il faut se sentir bien »

Fleur Phelipeau, qui a lancé la marque D-Lab, complète sa gamme avec des poudres pro-collagène augmentées en vitamine C et en autres actifs spécifiques tels du thé vert pour la ligne, des extraits d’algues riches en bêta-carotènes pour le bronzage, réinventant les traditionnels compléments alimentaires minceur et solaire. Ses sticks se diluent dans l’eau pour convenir à la routine matinale des adeptes du jeûne intermittent.

Les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à en consommer

Pauline Bony, dont le label Saeve cartonne en pharmacie, associe quant à elle son sérum global anti-âge Immortalis Chaga à un collagène qui porte le même nom et contient aussi ce champignon magique contre le temps qui passe, le chaga. Vous l’avez peut-être remarqué, ce sont les entrepreneuses qui sont aux commandes du collagène, bien plus que leurs collègues masculins.

Pourquoi ? Car elles se sentent concernées. Les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à en consommer. Et elles formulent son avenir : le collagène se grignotera aussi bientôt, comme les cubes cacao de Holidermie signés Mélanie Huynh. On les boulotte l’après-midi en sachant qu’ils ne fileront jamais sur les hanches…

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