Paris 2024 : L'Incroyable ferveur populaire des Jeux olympiques
VICTOIRE. Oubliées, les polémiques, contraintes et autres incertitudes : Paris 2024 se déroule dans une ferveur populaire inédite, dont le Club France est l’épicentre.
Sale temps pour les grincheux. Dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture, la France entière a basculé dans une frénésie collective, et en quelques jours, les Jeux sont devenus une source de bonheur partagé – mais aussi le révélateur d’une fierté patriotique inattendue. On a définitivement mis de côté les routes fermées, les contrôles incessants, les transports saturés ; ces Jeux font le plein, et pas seulement dans les stades. Plus d’un million de fans sont déjà venus vibrer au rythme des exploits des athlètes sur les sites de célébration, gratuits pour la plupart, disséminés dans la capitale.
Le plus bel exemple, le Club France, situé dans le parc de la Villette, qui fait le plein chaque jour avec plus de 25 000 visiteurs. « On a été nous-mêmes surpris par ce succès dès le premier jour de compétition, m’explique Nathalie Péchalat, présidente déléguée du Club France. La médaille d’or du rugby à VII a été un détonateur. Antoine Dupont et ses coéquipiers ont fait de ce Club France un lieu festif, accessible à tous et, depuis, on affiche complet tous les soirs. » Ticket d’entrée à 5 euros, ouverture de 10 heures à 2 heures du matin, animations, compétitions en direct sur des écrans XXL, un DJ (Bob Sinclar était là le premier soir) et bien sûr célébrations quotidiennes avec tous les médaillés français : la clef du succès !
Pour les sportifs, contractuellement tenus de passer par le Club France, c’est tout sauf une corvée. « C’est vraiment en venant ici que j’ai pris conscience que j’avais fait un truc de fou, raconte par exemple Pauline Ferrand-Prévot, championne olympique de VTT lundi. En voyant toute cette foule et son engouement, j’ai compris qu’un titre olympique, c’est plus grand que tout. Je ne pensais pas que ce serait aussi puissant. » Cette liesse bon enfant emporte tout sur son passage, y compris les grincements sur les tarifs prohibitifs des billets pour les compétitions. « Plus besoin de ticket pour profiter des Jeux, poursuit Nathalie Péchalat. Ici, on suit les Jeux comme au cinéma, allongés sur la pelouse, et on en profite pour s’initier à une multitude de sports. C’est un peu le Disneyland du sport. Je vois aussi énormément de Parisiens qui avaient quitté la ville, pensant éviter l’enfer, et qui reviennent parce qu’ils sentent qu’il se passe un truc et qu’ils veulent en être. »
Un distributeur d'optimisme en mode « open bar »
Retour de flamme ; la magie des Jeux ne serait donc pas juste une formule « gnangnan » ? Il suffit de regarder dans les fan zones ou dans les tribunes ces foules extatiques devant du BMX, de l’escrime ou du tennis de table, émues aux larmes devant des héros dont elles ignoraient tout il y a quelques jours encore. En une semaine, les JO sont devenus un distributeur d’optimisme en mode « open bar ».
D’un seul coup, être cocardier, chanter La Marseillaise a cappella n’est plus ringard ; rester des heures en plein cagnard pour voir Anthony Jeanjean exécuter un alley-oop double flair sur son BMX, découvrir la prise porte-plume du pongiste Félix Lebrun avec une fraîcheur de nouveau-né ou échanger un pin’s dans le métro avec un supporter péruvien devient tendance. La France se détend, elle se retrouve, le temps des Jeux au moins. Profitons-en encore un peu : le 11 août, à minuit, une première parenthèse se refermera en attendant le coup d’envoi du match retour des Jeux paralympiques, le mercredi 28 août.
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