Charente-Maritime : consternation à Saint-Jean-d’Angély après la mort d’Alice, 5 ans

Les gendarmes ont retrouvé la fillette morte dans sa chambre, vraisemblablement tuée par sa mère qui avait tenté de s’immoler quelques heures plus tôt.

 « Nous faisons le rapprochement avec un écrit qu’aurait laissé sa maman disant qu’elle avait mis fin à la vie de sa fille », a expliqué le procureur de la République de Saintes. (Illustration).
« Nous faisons le rapprochement avec un écrit qu’aurait laissé sa maman disant qu’elle avait mis fin à la vie de sa fille », a expliqué le procureur de la République de Saintes. (Illustration). AFP/Denis Charlet

    Un bouquet de fleurs a été posé devant l'entrée de cet appartement du centre-ville de Saint-Jean-d'Angély, une commune de 7000 habitants en Charente-Maritime. Mardi matin, le corps sans vie d'Alice, 5 ans et demi, a été découvert dans sa chambre par les gendarmes.

    Quelques heures plus tôt, à 2 km de là, Sylvie F., sa mère âgée de 50 ans, tentait de s'immoler dans son véhicule sur une aire de covoiturage près de l'entrée de l'autoroute A10. Il était 8 heures, deux témoins ont aperçu de la fumée et donné l'alerte. A l'arrivée des pompiers, la quinquagénaire venait de s'échapper de sa voiture en feu. Grièvement blessée, elle a été transportée vers le centre hospitalier de Poitiers. « Son corps est brûlé à 40 %. Une enquête a été ouverte mais il est encore impossible de l'auditionner », confirme Nicolas Septe, le procureur de la République de Saintes qui évoque « un probable infanticide ». Selon les premières constatations, Alice aurait été étouffée dans son lit.

    Un « écrit » expliquant ce geste a été découvert dans l'appartement selon le magistrat qui précise que Sylvie F. vivait seule avec sa fille. Le père d'Alice est décédé en 2017 d'une longue maladie. La mère de famille a également une autre enfant, issue d'une précédente union. Installée près de La Rochelle, cette adolescente n'était pas présente au domicile au moment du drame.

    Sa mère décrite comme «absente et triste»

    Sylvie F. se trouvait « dans un état dépressif », indique le procureur. Une situation que confirme l'un de ses voisins, très affecté. « On s'est effondré avec ma fiancée en apprenant la nouvelle. Je l'aimais cette petite fille, je l'ai vu apprendre à marcher », souffle le trentenaire. Il décrit Sylvie F. comme « absente et triste, démunie face au tempérament hyperactif de sa fille ». Installée dans cet appartement jouxtant une école primaire depuis l'été 2017, la mère de famille enchaînait les ménages à domicile. « Des petits contrats, avance son voisin. Elle gardait aussi mon chat lorsqu'on partait le week-end. En échange, je ramenais des peluches à sa fille. Elle en a quatre ou cinq dans sa chambre… »

    Un second voisin dresse, lui, le portait d'une femme « sans histoire, discrète et réservée. Je l'ai croisée le week-end dernier, elle m'a souri. Jamais je n'ai vu quelqu'un venir chez elle. La petite fille jouait et rigolait comme les enfants de son âge », raconte ce voisin installé au-dessus de l'appartement de Sylvie F et d'un jardin clos et arboré. « Alice y jouait souvent, elle avait dessiné une marelle. Je n'ai jamais entendu sa mère lui crier dessus… ».