Fusillades aux Etats-Unis : à Dayton comme à El Paso, Trump n’est pas le bienvenu

Donald Trump doit se rendre ce mercredi sur les lieux des fusillades, où beaucoup voient en lui une part de responsabilité.

 À la veille de la visite du président américain dans la ville endeuillée de Dayton (Ohio), des habitants manifestent contre sa venue.
À la veille de la visite du président américain dans la ville endeuillée de Dayton (Ohio), des habitants manifestent contre sa venue. AFP

    L'accueil réservé à Donald Trump ne devrait pas être des plus chaleureux. Alors que les v illes de Dayton (Ohio) et d'El Paso (Texas) sont endeuillées par les fusillades du week-end, leurs habitants sont nombreux à voir d'un mauvais œil la visite du président américain sur les lieux des fusillades ce mercredi.

    Parmi les raisons de ce désaveu, le vocabulaire du président. L'auteur de la tuerie à El Paso, qui a fait 22 morts, nourrissait une haine contre « l'invasion » hispanique au Texas. Un terme régulièrement utilisé par Donald Trump lui-même dans sa rhétorique anti-immigrants, notamment lors d'un déplacement entre le Texas et le Mexique en janvier dernier.

    Le même président qui s'est fait élire en traitant les Mexicains de « violeurs ». Même si Donald Trump a récemment condamné « le racisme, le sectarisme, et le suprémacisme blanc », beaucoup doutent de sa détermination à combattre l'extrémisme.

    « L'un des siens a massacré 22 innocents »

    « Je suis dégoûtée », a confié à l'AFP Rachel Curtis, une mère de famille de 40 ans. « L'homme le plus intolérant du pays est la dernière personne dont nous avons besoin pour nous réconforter. Il n'a rien à faire à El Paso après que l'un des siens y a massacré 22 personnes innocentes ».

    « Il ne devrait pas venir ici pendant que nous faisons notre deuil », a également déclaré Veronica Escobar, élue démocrate du Texas à la Chambre des représentants, sur MSNBC. « Les mots ont des conséquences. Le président a désigné ma communauté et mon peuple comme des ennemis ».

    Quant au maire de la ville Dee Margo, il a laissé entendre ne pas avoir eu vraiment le choix. Il va devoir se plier à l'exercice alors qu'en février dernier, le locataire de la Maison Blanche, défendant l'idée de son mur à la frontière avec le Mexique, avait décrit El Paso comme « l'une des villes les plus dangereuses du pays » jusqu'à ce que l'érection d'une barrière en fasse « l'une des plus sûres ».

    Dayton ne l'accueillera pas non plus à bras ouverts

    La maire de Dayton, théâtre d'une fusillade dans laquelle neuf personnes ont perdu la vie, ne s'est pas non plus montrée enthousiaste à l'idée de cette visite présidentielle.

    « Je peux seulement espérer qu'il vienne ici, en tant que président des Etats-Unis, parce qu'il souhaite apporter quelque chose à notre communauté », a déclaré la maire démocrate Nan Whaley, se disant « déçue » par le flou des propos présidentiels sur l'encadrement des ventes d'armes au lendemain de la double tragédie. « Je ne suis pas certaine franchement qu'il sache de quoi il parle », a-t-elle commenté.

    Dans une interview filmée, elle n'a d'ailleurs pas hésité à tacler le président américain en déclarant qu'il allait « peut-être se rendre à Toledo » plutôt qu'à Dayton, alors qu'il avait confondu les deux villes dans son allocution à la Nation après ce week-end sanglant.