Les confidences explosives de François Hollande

LE FAIT DU JOUR. C'est sans doute pour rétablir sa vérité, avant 2017, que François Hollande s'est confié aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dont nous dévoilons le livre. Une stratégie risquée.

    Mais quel besoin a-t-il de passer à confesse ? Parce qu'il veut laisser une trace. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes d'investigation au « Monde », ont battu le record : ils ont rencontré François Hollande 61 fois, sans conseillers, dont une dizaine de dîners à l'Elysée... et sept ou huit à leur domicile. Soit une centaine d'heures d'enregistrements conservées en lieu sûr.

    Il faut lire « Un président ne devrait pas dire ça... Les Secrets d'un quinquennat » (24,50 €, Stock), demain en librairie. Au-delà des phrases chocs qui feront les délices des réseaux sociaux, nous voilà branchés sur le cerveau de François Hollande, conduits au cœur des coulisses du pouvoir. On découvre le drame de ce président si impopulaire, incapable de parler aux Français. Sa hantise ? Qu'il ne reste rien de son mandat. Il livre ce qui pourrait être son épitaphe : « J'aimerais que l'on dise de moi, puisque c'est la vérité, que j'ai été courageux. »

    Force est de constater que son mandat fut un calvaire. Une malédiction ? « Oui, c'est vrai », souffle-t-il. Son père Georges l'avait prévenu au soir de son élection : « Tu vas avoir plein d'ennuis. » Nicolas Sarkozy aussi : « Tu verras, c'est dur. » Le plus violent, au-delà des attentats qui ont foudroyé ceux qu'il appelle avec douceur ses « enfants », au-delà de l'ouragan personnel qui a ravagé son image, ce fut la trahison. Celle de Jérôme Cahuzac. Celle d'Emmanuel Macron. On découvre un homme terriblement seul en son palais, qui passe ses soirées devant un plateau-repas. « Je suis le spectre de l'Elysée », rit-il. Jaune.

    Il est fier, pourtant, de son bilan. Au fil des pages, qui réservent maintes révélations, il admet avoir eu la main trop lourde sur les impôts, se dit favorable à la PMA, hostile à la déchéance de nationalité à titre personnel et à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes... dont il pense qu'il « ne verra pas le jour » ! Il a la dent dure, aussi, contre ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues. Les Verts ? « Des cyniques et des emmerdeurs. » Les députés récalcitrants ? « Une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote. » On saura tout. Même la réponse à la question qui taraude Nicolas Sarkozy : se teint-il les cheveux ? Non. Hollande rit : « Avec toute la pluie que j'ai reçue, ma teinture aurait dû fondre ! »