La technique dite de la merguez

La technique dite de la merguez

    Donner une nouvelle identité au véhicule volé pour lui offrir une virginité. Il s'agit du « recarrossage ». Dans cette affaire, les escrocs dérobaient d'un côté des camping-cars Fiat, Peugeot, Citroën ou Renault, neufs ou de faible kilométrage. De l'autre, ils utilisaient des fourgons hors d'âge de mêmes marques avec une carte grise en règle. Tout l'enjeu est donc de faire passer le véhicule volé neuf pour le vieux en règle. Pour cela, l'astuce consiste à déclarer que le vieux fourgon a été recarrossé et transformé en camping-car par un professionnel qui fournit un certificat. Dans le cas présent, les certificats étaient falsifiés, parfois réalisés avec les tampons de véritables carrossiers, comme cette société d'Objat (Cantal), fermée après faillite.

    Faire de deux véhicules un seul

    « Avec ce certificat, les préfectures délivrent alors une nouvelle carte grise pour un camping-car », détaille le lieutenant-colonel Rénald Boismoreau. Le tour est joué, de deux véhicules, on en fait un seul, d'où le surnom de merguez attribué à cette technique qui mélange des composants. Une fois cette nouvelle carte grise en main, les voleurs n'ont plus qu'à marteler sur le châssis du camping-car volé le numéro de série du fourgon figurant sur la carte grise. L'engin dérobé devient un faux-vrai parfait presque indécelable lors d'un contrôle routier.

    Dans cette arnaque, aucun rapprochement n'est fait par les services préfectoraux entre le fourgon d'origine et le camping-car volé. Cette enquête aura aussi mis au jour les failles du système.