Le candidat carrément raciste

Henry de Lesquen.
Henry de Lesquen. (Hanslucas.com/Yann Castanier.)

    Depuis son entrée en lice dans la course « virtuelle » à la présidentielle, Henry de Lesquen, patron de Radio Courtoisie, multiplie les outrances. Son programme et son site de campagne regorgent de propositions hallucinantes susceptibles de tomber sous le coup de la loi. A tel point que le conseiller régional Paca Front national Thibault de la Tocnaye, qui anime une émission sur les ondes de la même station, s'est fendu mardi d'un communiqué pour « désavouer publiquement » ses prises de position.

    Ainsi, sur son site, Henry de Lesquen pose sans ciller la question : « Les races sont-elles égales ? » Et d'y répondre en citant une pseudo-enquête menée, dit-il, « par des Américains », qui affirme qu'il existe une différence de QI de 15 points entre les Noirs et les Blancs (sic). Il classe également les races entre « caucasoïdes » (les Blancs) et « congoïdes » (les Noirs).

    Travaux forcés

    Ce polytechnicien et énarque, ex-conseiller municipal de Versailles, ancien RPR passé par le MNR, affirme également : « Sarkozy a des racines juives, mais la France n'en a pas. » Quant à son programme, il préconise d'engager « la réimmigration ». Et de détailler : « Des millions d'immigrés envahisseurs seront déportés légitimement dans des conditions humaines. » Le rétablissement des travaux forcés et de la peine de mort, le port d'arme « pour les honnêtes gens », le bannissement des « musiques nègres », le « racisme positif » figurent au menu. Il entend également « brûler le Code du travail ».

    Son tweet nauséabond sur Auschwitz (où il s'interroge sur la longévité des survivants, après la mort, à 93 ans, de l'écrivain rescapé des camps Martin Gray), a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a porté plainte contre lui. Le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) a saisi le CSA. L'institution ne peut rien faire : Internet ne relève pas de ses compétences. Mais, précise un porte-parole : « Nous sommes très vigilants sur tout ce qui est dit sur Radio Courtoisie. »