Meuse : nouvelle occupation du site de déchets nucléaires

Depuis ce samedi, les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) tentent de réinvestir le site d‘où ils ont été délogés le 7 juillet après une ordonnance d’expulsion du tribunal.
Depuis ce samedi, les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) tentent de réinvestir le site d‘où ils ont été délogés le 7 juillet après une ordonnance d’expulsion du tribunal. (PhotoPQR/« le Républicain lorrain »/Pascal Brocard.)

    Des opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse), délogés d'un bois la semaine dernière, l'ont réinvesti depuis ce samedi. « Aujourd'hui, près de 350 personnes viennent de réoccuper le bois Lejuc », a indiqué dans un communiqué le Réseau sortir du nucléaire, qui appelle « à rejoindre massivement le bois libéré dès ce soir ». « Des paysans sont sur place avec leurs tracteurs, des enfants se promènent dans le bois [...] des chaînes humaines se forment pour acheminer le matériel », ajoute un autre communiqué d'opposants.

    Selon la préfecture, « la situation était toujours en cours » ce samedi vers 16 h 30, alors que « les opposants tentaient de réinvestir les lieux ». Des gendarmes étaient déployés depuis samedi midi à l'orée de la forêt pour les empêcher d'y pénétrer, et du gaz lacrymogène a été tiré. Une « réponse maîtrisée », a estimé hier la préfecture « face à des agresseurs qui envoyaient des projectiles ».

    Des opposants avaient déjà investi le bois Lejuc, dans lequel l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) fait des travaux, et en avaient été délogés le 7 juillet, après qu'une ordonnance d'expulsion avait été prise à leur encontre. Cette ordonnance, qu'ils ont contestée en justice, est toujours exécutoire.

    La contestation dure depuis près de vingt ans

    En effet, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a débouté vendredi les opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, délogés du bois qu'ils occupaient et qui contestaient la validité de l'ordonnance d'expulsion prise à leur encontre. Plusieurs associations et des particuliers avaient saisi la justice, estimant que, en demandant une ordonnance d'expulsion de façon unilatérale, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs était passée en force, sans laisser la possibilité aux opposants de répondre en justice.

    Objet de contestation depuis près de vingt ans, le projet Cigéo d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure doit accueillir les déchets les plus radioactifs ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue, à 500 m sous terre. Ce projet a avancé d'un nouveau pas en début de semaine avec le feu vert des députés à un scénario d'exploitation du site dont le rapporteur, Christophe Bouillon (député PS de Seine-Maritime), est également président du conseil d'administration de l'Andra

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    VIDEO. mobilisation contre le stockage de déchets nucléaires