Ses plants de fruits détruits par les blaireaux, un producteur alsacien va attaquer l’État pour inaction

Après avoir tout testé pour protéger ses baies rouges qu’il cultive entre l’Alsace et les Vosges, Jean Vogel compte porter plainte pour contester le manque de régulation de ces animaux qui détruisent sa production depuis des années.

Voilà plusieurs années que les plantations de bluets de Jean Vogel sont ravagées par des blaireaux.  Maxppp/Radio France/Olivier Vogel
Voilà plusieurs années que les plantations de bluets de Jean Vogel sont ravagées par des blaireaux. Maxppp/Radio France/Olivier Vogel

    Les dégâts s’élèvent à près de 10 000 euros depuis le début de l’année. Jean Vogel, producteur de fruits rouges à Saales (Bas-Rhin) ne décolère pas. « Chaque nuit d’été ce sont près de 70 plants de bluets qui sont détruits par les blaireaux. Je ne dors plus à cause de ces bêtes » !

    Depuis 40 ans, cet Alsacien est à la tête de 1,3 ha de terres où sont cultivées ces petites baies. Des fruits rouges dont les blaireaux sont très friands. « Le bluet, c’est le caviar de ces animaux. Du coup ils n’hésitent pas à défoncer mes clôtures pour se goinfrer » témoigne l’exploitant.

    Face à ces invasions nocturnes, il confie avoir tout testé pour les effrayer : des répulsifs aux fils électriques en passant, désormais, par les pétards. « Chaque nuit je dois rester éveillé pour poser des mortiers. Mais c’est épuisant après avoir travaillé 14 heures… » explique le Bas-Rhinois. Démuni autant que désespéré, il s’est tourné vers la Direction Départementale des Territoires du Bas-Rhin (DDT 67).

    « On m’a conseillé de me rapprocher de la Fédération des chasseurs des Vosges. Contrairement au Bas-Rhin, la chasse des blaireaux est autorisée dans ce département » confie l’exploitant au bout du rouleau. Qui envisage donc, en dernier recours, de porter plainte contre l’État pour inaction devant le tribunal administratif. « Je suis laissé à l’abandon, souligne-t-il. Si rien n’est fait, je serai contraint de cesser mon activité l’année prochaine ».