Affaire Marilyn Manson : une de ses accusatrices avoue avoir menti à la justice

Ashley Morgan Smithline, qui accusait le chanteur de violences sexuelles, est revenue sur ses allégations dans un document déposé auprès de la justice à Los Angeles.

Agé de 52 ans, le chanteur Marilyn Manson est accusé de harcèlements et de viols par plusieurs femmes. L'une d'elle a avoué avoir menti  dans un document révélé ce jeudi aux Etats-Unis. LP/ Florian Garcia.
Agé de 52 ans, le chanteur Marilyn Manson est accusé de harcèlements et de viols par plusieurs femmes. L'une d'elle a avoué avoir menti dans un document révélé ce jeudi aux Etats-Unis. LP/ Florian Garcia.

    L’affaire Marilyn Manson prend une tournure inattendue. La top-modèle Ashley Morgan Smithline a finalement déclaré avoir menti en portant plainte pour agressions sexuelles contre le chanteur de Métal « Indus ». C’est une nouvelle plainte qui ne va pas à son terme depuis les accusations de viol et d’agressions sexuelles de l’actrice Evan Rachel Wood contre le rockeur.

    Petit flash-back. En mai 2021, Ashley Morgan Smithline apparaît en couverture du magazine People, un des grands titres de la presse people outre-Atlantique, à côté du titre : « J’ai survécu à un monstre ». Quoi de plus évocateur ? L’article annonçait que le mannequin, était « prête à dire sa vérité » sur les terribles abus qu’elle avait subis aux mains de Marilyn Manson. Elle a notamment affirmé que Manson l’avait attachée et violée pendant son sommeil, qu’il avait bu son sang et gravé ses initiales sur sa cuisse. « J’ai subi un lavage de cerveau, et cela me dégoûte », témoignait-elle, à côté d’une photo où elle exhibait une cicatrice. La mannequin confiait même avoir eu peur de mourir à plusieurs reprises.

    Mais voilà que dans une déclaration de trois pages déposée dans un tribunal américain jeudi, Smithline est revenue sur ses déclarations fracassantes. L’actrice a précisé dans ce texte que les affirmations, qu’elle avait postées sur son compte Instagram en février 2021, « contenaient des déclarations mensongères » sur Manson, « notamment qu’il y avait de la violence et une activité sexuelle non consensuelle dans notre brève relation ». Elle a également déclaré qu’il n’y avait « aucune marque ou coupure » pendant la relation, « et certainement pas d’initiales Marilyn Manson gravées sur mon corps ».

    Le plus surprenant dans cette déclaration c’est que le mannequin a porté une ombre sur toute l’affaire Manson. Elle a affirmé qu’elle avait été poussée à faire ces fausses allégations par l’actrice à l’origine de l’affaire, Evan Rachel Wood, l’ex-petite amie de Manson, qui l’a publiquement accusé d’avoir abusé d’elle pendant leur relation de quatre ans.

    Elle a affirmé avoir été manipulée par Wood et d’autres personnes, dont Illma Gore, la petite amie de Wood, pour participer à une « campagne » contre Manson. Smithline maintient désormais qu’elle a été convaincue de faire de fausses allégations après avoir entendu les récits de Wood et d’Esme Bianco, une autre accusatrice de Manson.

    « Evan n’a jamais fait pression sur Ashley ni ne l’a manipulée »

    Le porte-parole de l’actrice de Westworld a bien sûr démenti ces affirmations. « Evan n’a jamais fait pression sur Ashley ni ne l’a manipulée », a déclaré le porte-parole. « C’est Ashley qui a été la première à contacter Evan au sujet des abus qu’elle avait subis. Il est regrettable que le harcèlement et les menaces qu’Ashley a reçus après avoir déposé sa plainte fédérale semblent l’avoir poussée à changer son témoignage », a-t-elle encore contre-attaqué.

    Du côté de Marilyn Manson, on ne pouvait rêver meilleure tournure des événements. Le chanteur de « Beautiful People » poursuit maintenant Wood et Gore pour diffamation, alléguant qu’elles ont malicieusement fait dérailler sa carrière avec de fausses allégations d’abus sexuels et de viol. Manson les accuse également d’avoir recruté d’autres femmes pour faire de fausses allégations contre lui. Une audience très technique dans cet affrontement juridique doit avoir lieu le 11 avril prochain.



    Au total, quatre plaintes en plus de celle d’Evan Rachel Wood étaient en cours. La première émanait de l’actrice anglaise Esme Bianco, la deuxième du mannequin Ashley Morgan Smithline, la troisième d’Ashley Walters, une ex-assistante du rockeur. Et enfin une quatrième d’une femme restée anonyme. À ce jour, les plaintes de l’assistante Ashley Walters et de l’accusatrice anonyme ont été classées sans suite. Et dans le dernier mois, les deux autres plaintes qui sont tombées l’ont été à leur tour. Les avocats d’Esme Bianco ont précisé que leur cliente s’est mise d’accord avec Marilyn Manson pour retirer sa plainte en vertu d’un accord tenu secret. Dans la foulée, Ashley Morgan Smithline a décidé, elle aussi, de mettre un terme à ses poursuites après ses déclarations et un profond désaccord avec son avocat.

    Le ciel n’est toutefois pas entièrement dégagé au-dessus de la tête du chanteur accusé. Une autre plainte a été déposée à New York fin janvier par une femme qui affirme avoir été violée par le rockeur dans les années 1990, lorsqu’elle était mineure.