Avec «Anticyclone», son nouvel album, le chanteur Raphaël va frapper fort
Tout juste couronné du Goncourt de la nouvelle, le chanteur a composé un album somptueux que nous avons écouté en avant-première.
L'année va être intense pour Raphaël. «Chaude», comme le dit son nouveau single, sorti le 12 mai, «L'année la plus chaude de tous les temps», impressionnante première chanson avant un 8 e album qui le sera tout autant, que nous avons pu écouter en avant-première. Il s'appellera «Anticyclone», sortira le 22 septembre et s'annonce déjà comme l'un des meilleurs disques du chanteur. Voire le meilleur. «Les planètes sont bien alignées pour moi en ce moment, confie-t-il. J'ai fait un beau disque, je prépare un film en tant que réalisateur, j'écris un second livre de nouvelles.» Son premier recueil vient d'être récompensé par le prix Goncourt de la nouvelle. «Un honneur incroyable!» souffle le chanteur, ému, qui «n'en [revient] toujours pas d'être un Prix Goncourt.»
C'est après avoir fini cet opus de nouvelles «Retourner à la mer» (Ed. Gallimard), au printemps 2016, que Raphaël a commencé à plancher sur son disque. «J'ai tout écrit et composé en quinze jours. J'ai enregistré l'ensemble au piano sur un dictaphone et je l'ai fait écouter à Gaëtan Roussel, le chanteur de Louise Attaque.»
Les deux musiciens se connaissent bien, s'apprécient et avaient envie de travailler ensemble. «Gaëtan était prêt à réaliser le disque à condition de le faire avec un gros son.» Et quel son ! Pas clinquant, mais percutant, frontal, ample sans être pompeux. Douze ans après le triomphe de «Caravane», le chanteur de 41 ans pourrait retrouver le chemin des radios avec son premier single mais aussi quelques autres chansons comme «les Gens», coécrite avec Gaëtan Roussel. «J'ai toujours tenté de faire des choses à la fois pointues et populaires, sans y arriver à chaque fois.» Pour preuve, ses deux derniers albums, l'expérimental «Super-Welter» et l'inattendu «Somnambules», enregistré avec une chorale d'enfants, n'ont pas rencontré le succès.
Un duo avec sa compagne, Mélanie Thierry
Avec «Anticyclone» Raphaël va briller de nouveau. «Même si on est dans un monde qui marche sur la tête, on peut avoir de la lumière dans sa tête», résume l'artiste. Dans «Paris est une fête», on ne pourra pas s'empêcher de penser aux victimes du 13 Novembre. «Bien sûr, je ne peux plus sortir le vendredi soir sans y penser. On vit tous avec ça. On sait que ça va recommencer.» En préparant ce disque, Raphaël a aussi suivi l'actualité, la présidentielle. «Je trouve que ça finit plutôt bien, j'ai voté Macron aux deux tours. Il est jeune, pragmatique. C'est presque comme s'il venait de la société civile. Mais bon, je n'aime pas trop parler politique.»
Il préfère l'intime, comme dans «La question est why», en duo avec sa compagne, la comédienne Mélanie Thierry avec qui il a deux enfants, Roman, 9 ans, et Aliocha, 3 ans et demi. «Cela fait quinze ans que l'on est ensemble et on n'avait jamais travaillé tous les deux. Ça la terrorisait de chanter, mais je l'ai un peu piégée un matin à 9 heures à la maison. Je lui ai dit : Allez, on fait un essai. C'est une chanson sur l'intimité d'un couple, je ne me voyais pas la faire avec quelqu'un d'autre. Et Mélanie a chanté spontanément en pyjama.» Raphaël, lui, «portait un costard pour aller en studio travailler sur son disque». Normal pour cet album qui sera le plus élégant de sa carrière.
