« C'était un môme »

MAURANE ,chanteuse

« C'était un môme »

    En septembre, Maurane sortira « l'Espérance en l'homme », album de reprises de Claude Nougaro. L'hommage d'une chanteuse dont le parcours est intimement lié au musicien toulousain.

    Comment avez-vous rencontré Claude Nougaro ?

    Maurane. Je l'ai vu sur scène en 1975. J'étais fascinée par sa voix, sa gestuelle. Je le trouvais beau, sexy. J'étais folle de lui. J'avais réussi à lui remettre une cassette de mes chansons. Ensuite, mon père, directeur du conservatoire de musique de Verviers, en Belgique, a insisté auprès de lui pour qu'il l'écoute. Et Claude m'a écrit une lettre percutante pleine de critiques. Il disait que ce que je faisais était esthétisant, tarabiscoté mais qu'il sentait le talent et l'envie.

    Vous vous êtes vus régulièrement ensuite ?

    Oui. En fait, quand j'ai commencé à jouer à Paris dans un petit café, il est venu un soir et m'a vite proposé de jouer dans son spectacle. C'était en 1980. Je suis passée avec lui au New Morning, à l'Olympia. Et après on ne s'est plus quitté. Il m'a toujours encouragée. Je squattais chez lui quand je venais à Paris. On faisait les 400 coups, en boîte, au resto. On avait plus de trente ans de différence mais on était des frangins de cordée. Claude était un môme. Il se faisait avoir par des gens qui le faisaient boire et lui demandaient de rincer tout le monde.

    Que reste-t-il de lui ?

    Pour moi, il est vivant. Il a laissé des chansons si fortes. Il est très respecté par les jeunes artistes même si on le cite moins que Brassens, Brel ou Ferré. Mais il était en marge.