Cap sur Paimpol pour le Chant de Marin

On chante, on danse et on mange bien au Festival du chant de marin de Paimpol.

Paimpol (Côtes-d’Armor). Lors du Festival du chant de marin, la ville accueille plus de 150 000 personnes sur trois jours, tous les deux ans.
Paimpol (Côtes-d’Armor). Lors du Festival du chant de marin, la ville accueille plus de 150 000 personnes sur trois jours, tous les deux ans. PIerre Morvan

    Depuis vendredi, accostés aux quais de Paimpol (Côtes-d'Armor), se dressent quelque 200 navires anciens somptueux. Sur les pontons, on profite des choeurs et des fanfares d'aujourd'hui. Dans l'air, on hume ce drôle de mélange de senteurs épicées, toutes imaginées dans les fourneaux des quatre vents du globe, dans ces autres bouts du monde.

    Car depuis vendredi, on n'accède plus comme cela au port de Paimpol : le Festival international du chant de marin, qui se déroule tous les deux ans, a pris ses imposants quartiers tout autour de la façade maritime. Cela fait maintenant vingt-huit ans que ce rassemblement est l'un des principaux rendez-vous du genre en France, il attire tout de même plus de 150 000 personnes sur trois jours.

    Sous le signe de l'Orient

    Au programme, des centaines de concerts, plus de 200 bateaux, 1 800 bénévoles, et 1 000 marins de tous horizons. Cette année, la part belle est faite à l'Orient. Dans les rues, des compagnies de théâtre aux mille couleurs déambulent sur d'immenses éléphants et vaches sacrées mécaniques, dans des explosions de confettis et des jets de flammes. On grignote de la cuisine du Rajasthan, de Thaïlande, de la Chine, mais aussi des Antilles. Entre deux bokits (sandwiches guadeloupéens frits), on a pu assister au grand retour sur scène de Kassav' et à la prestation de la grande Calypso Rose, une figure qui a bien dépassé son berceau de Trinité-et-Tobago.

    «C'est aussi un festival de musique des mers du monde», s'amuse Nicolas, 36 ans, de Tours, qui revient pour la troisième fois avec de la famille et des amis. «On a l'impression d'être un peu partout et nulle part à la fois. Le seul truc qui nous met tous d'accord, c'est les spécialités bretonnes.»

    Susan et Peter sont venus des Cornouailles anglaises «comme d'habitude», pour passer trois jours à Paimpol. «La côte est marvelous et l'ambiance est vraiment extra», glisse Pete, casquette de marin vissée sur la tête. Entre quelques chapeaux de pirates et des marinières Armor Lux arborées par des Allemands et des Hollandais en vadrouille, on trouve aussi beaucoup de locaux qui viennent, comme Lucie, 28 ans, «faire quelques concerts sympas et profiter d'une fête entre tradition et modernité comme il en reste assez peu».

    Samedi, le groupe français de musique folk Malicorne a entamé avec émotion son tout dernier concert, avant de laisser la place à Alan Stivell. Aujourd'hui sont attendus Gilles Servat, les Souillés de Fond de Cale, Tinariwen, ou encore le jeune prodige breton Broken Back.