« Ce cancer, je vais le combattre toute ma vie » : Clémentine Célarié se confie sur sa maladie
La comédienne de 66 ans est revenue, dans l’émission « Sept à huit » diffusée dimanche, sur le cancer du côlon dont elle a souffert ces dernières années et qu’elle avait caché à ses proches.
Il a quatre ans, elle se découvre atteinte d’un cancer, alors qu’elle joue au théâtre « Une vie » de Marivaux. « Sur scène, j’ai fait un malaise », relate la comédienne face à Audrey Crespo-Mara, dans l’émission « Sept à huit », diffusée dimanche sur TF 1. Puis, à l’hôpital, on lui apprend qu’elle présente des tumeurs malignes au niveau du côlon.
« Je n’ai pas pris ça vraiment comme un truc réel », se replonge alors Clémentine Célarié, qui décide de cacher sa maladie à ses proches, « pour les protéger » : « Je ne veux pas que ça existe dans le monde réel, (…) je ne veux pas les inquiéter. Ça inquiète le cancer (…), les gens pensent que vous êtes morte. » « Je n’ai jamais eu vraiment conscience d’être malade », estime-t-elle aussi.
Elle a alors dû arrêter de jouer, « ça, c’est le pire ». Là aussi, elle cache sa maladie aux gens qui l’entourent professionnellement, notamment au théâtre : « Vous sentez que vous avez une saloperie dans votre corps et vous ne pouvez pas en parler, car dans mon métier, si j’en parlais, c’était foutu, j’avais 150 dates de tournée, ce qui était énorme et, toutes les dates (auraient été) annulées. »
« La chimio ça vous donne vraiment l’impression de mourir »
Sa maladie, que cette femme de 66 ans décrit comme « une espèce de cow-boy, beau gosse mais dangereux, qui me provoquait », mais aussi « un défi de la vie », elle décide alors de l’affronter dans un « combat physique ». « Je suis excessive, impatiente, j’ai beaucoup d’énergie », se décrit l’actrice, pour qui « ce débordement (l)’a sûrement aidée » à affronter cette période. Arrive l’opération, puis les chimiothérapies.
« La chimio ça vous donne vraiment l’impression de mourir, alors que vous êtes en train de vous reconstruire, de vous guérir », dépeint Clémentine Célarié. Des traitements éprouvants, face auxquels elle dit avoir eu envie « de (s) e créer un monde ». « Je pense que c’est relié à l’enfant qui est toujours en moi, analyse-t-elle les larmes aux yeux, en se remémorant ses parents et ses premières années en Afrique. Je pense que c’est la force qu’on a, de l’amour qu’on a reçu petit, qui fait qu’on a de la force quand on est malade. »
Finalement, la comédienne, à l’affiche à partir d’octobre prochain de la pièce « Je suis la maman du bourreau », est remontée sur scène après son opération. Et continue de jouer depuis. « Il faut foncer, il y a eu des moments d’émotion, de joie, tellement vous êtes heureux », décrit-elle en racontant les retrouvailles émouvantes avec son public. « Le théâtre c’est une belle entreprise contre la maladie et pour la guérison. » Elle évoque ainsi « le fait de devoir exister sur une scène, (…) d’aller voyager dans un autre personnage que vous, ça vous aide ».
« Il y a une petite fragilité qui reste »
Il lui faut maintenant renouer avec sa vie hors de la scène, même si, confie-t-elle, « ce cancer, je vais le combattre toute ma vie ». Avec cette maladie, « vous vous êtes fait une telle armure que vous avez du mal à accepter le bonheur », regrette Clémentine Célarié, qui évoque ses appréhensions. « Il faut que tout se rallume, tout ce que fait de nous une femme. Il y a une petite fragilité qui reste, qui fait qu’on s’inquiète plus peut-être, mais on se réjouit plus, tout est plus vibrant. »
Un chemin qui pourrait être encore long, comme elle le reconnaît : « Il y a une grande solitude, je ne suis pas un phénix, je me bats. Cette solitude est féroce mais je l’aime, je la nourris, je la veux. » Seule, mais pas trop. En mai dernier, Clémentine Célarié était à l’affiche d’une série sur la maladie, « Les randonneuses », diffusée sur TF 1, qui met en lumière les histoires de six femmes touchées de près ou de loin par un cancer, parties toutes ensemble à l’assaut d’un sommet de Savoie.
