RTL : chaque matin, c'est tentant

L'émission culturelle « Laissez-vous tenter » fête ses quinze ans demain avec une spéciale. Les chroniqueurs nous confient leurs souvenirs les plus drôles.

Anthony Martin est aujourd’hui aux manettes de « Laissez-vous tenter », avec (de gauche à droite) Stéphane Boudsocq, Steven Bellery, Charlotte Latour, Anthony Martin, Bernard Lehut, Isabelle Morini-Bosc, Monique Younès et Laurent Marsick.
Anthony Martin est aujourd’hui aux manettes de « Laissez-vous tenter », avec (de gauche à droite) Stéphane Boudsocq, Steven Bellery, Charlotte Latour, Anthony Martin, Bernard Lehut, Isabelle Morini-Bosc, Monique Younès et Laurent Marsick. RTL

    Samedi à 18 h 30, RTL fête les 15 ans de « Laissez-vous tenter », avec une émission spéciale d'une heure et demie qui revient sur les meilleurs moments de ce rendez-vous. « C'était l'époque du passage aux 35 heures. Noël Couëdel, alors le directeur de l'info de RTL, estimait que les Français allaient avoir plus de temps pour leurs loisirs. Avec Stéphan de Pasquale, il a eu l'idée d'allonger la matinale avec ce JT de 30 minutes consacré au cinéma, à la musique, à la littérature, aux expositions et à la télé », se souvient Jacques Esnous, qui a présenté la première le 3 septembre 2001. « Laissez-vous tenter » est lancé à 8 h 30, avant de basculer à 9 heures en 2006. Aujourd'hui, avec 1,48 million d'auditeurs, le rendez-vous fait référence. Les artistes prestigieux se succèdent au micro. L'équipe accumule les bons souvenirs d'interviews ou de reportages. Mais ils gardent aussi en mémoire quelques ratages qu'ils nous racontent.

    Anthony Martin : « Mon fou rire avec Mylène farmer »

    « Je m'attendais à tout en rencontrant Mylène Farmer pour la première fois, sauf à ça. En 2009, elle me reçoit à Genève (Suisse) au lendemain d'un concert. Je sais qu'elle est difficile à interviewer. Je suis physiquement coincé et elle est recroquevillée sur son fauteuil. On se fixe dans nos positions pas du tout naturelles et on éclate de rire. Un fou rire qui a duré une dizaine de minutes. On a fini par sortir dans le jardin et commencé une interview d'une heure. On entendait une artiste populaire et intelligente, se cachant sous sa timidité. Un des meilleurs souvenirs de ma carrière ! »

    Monique Younès : « La braguette de Jacques Vergès »

    « En 2008, Jacques Vergès se lance pour la première fois dans le théâtre, à 84 ans. La démarche de cet éminent avocat m'intéresse. Quelques jours avant la première, j'ai rendez-vous dans son bureau du IX e arrondissement de Paris. En m'installant, je remarque qu'il a la braguette grande ouverte. J'ai envie de le lui dire, mais je suis tétanisée. Je ne pense plus qu'à ça. Je tends mon micro et il se met à me réciter le début de la pièce, Serial Plaideur. Ça dure trente minutes, hallucinant ! Je n'arrive pas à me concentrer. Je pose trois questions et je pars. En rentrant, je réalise que je n'ai pas allumé mon micro. Je n'ai rien enregistré de ce moment hyper-privilégié à cause d'une braguette ouverte. »

    Stéphane Boudsocq : L'interviewé s'endort

    « A l'occasion de la sortie de Casino Royale, le premier James Bond avec le comédien Daniel Craig, je me rends dans un palace parisien pour un face-à-face avec le réalisateur Martin Campbell. Son staff me prévient qu'il est en plein décalage horaire. Je m'assois à ses côtés sur un canapé. Il est effectivement fatigué, mais il me parle, avec le micro devant la bouche. D'un coup, sans prévenir, sa tête part en avant et il s'endort le front posé sur mon micro ! Hyper-gêné, je ne sais pas quoi faire, alors je fais un petit bruit de gorge. Aussitôt, il se redresse et reprend l'interview comme si de rien n'était. A la fin, il m'a salué et honnêtement je ne suis pas sûr qu'il a réalisé avoir fait une microsieste. »

    Isabelle Morini-Bosc : C'est l'intervieweuse qui s'endort !

    « Georges Pernoud vient à RTL à l'occasion des 40 ans de Tha lassa (NDLR : l'émission diffusée sur France 3). J'avais pris deux médicaments, car j'étais un peu malade. En partant, Georges Pernoud ne dit rien de particulier, mais me conseille de me reposer un petit peu. Je remonte à mon bureau et je réécoute l'interview pour la monter : 53 minutes... J'avais dormi pendant de longues minutes et Georges était resté silencieux à mes côtés en attendant que je me réveille... »

    Bernard Lehut : Michel Houellebecq fan de Laurent Gerra

    « On recevait en direct l'écrivain Michel Houellebecq. Juste avant d'entrer dans le studio, le Droopy de la littérature croise Laurent Gerra qui vient de finir sa chronique, et m'explique être particulièrement fan de l'imitateur, qu'il a déjà vu sur scène plusieurs fois. Dans le couloir, Michel Houellebecq me refait le sketch du Rappeur en imitant Laurent Gerra. Hélas, il n'a pas voulu le refaire au micro plus tard. Un moment totalement imprévisible et inoubliable. »

    Steven Bellery :« Ennio Morricone a failli me virer de chez lui »

    « Je suis à Rome pour rencontrer Ennio Morricone. Il a mauvaise réputation. Il est souvent odieux avec les journalistes, ne supportant pas qu'on réduise son oeuvre aux musiques des westerns de Sergio Leone. Mais on ne peut pas ne pas lui en parler. Je marche sur des oeufs pour aborder le sujet et il s'énerve. Je ne veux pas en parler, crie-t-il en italien. Il ne veut plus me répondre. Il m'a fallu plusieurs minutes pour négocier de reprendre l'interview et ne pas rentrer bredouille. »

    Laurent Marsick : Une heure sous une table pour un son

    « Fin août 2010, je prépare un sujet sur le départ de Patrick de Carolis de la présidence de France Télévisions. J'apprends qu'il réunit l'ensemble du personnel dans l'amphithéâtre du groupe pour leur dire au revoir. La chaîne refuse toute personne étrangère à l'entreprise. Le speech étant retransmis sur l'intranet de France Télé, un contact me propose de venir discrètement enregistrer le son via son ordinateur. Je suis venu incognito, en entrant par le parking. J'étais accroupi pendant une heure sous le bureau car les personnes allaient et venaient à l'endroit où j'étais. J'ai eu mal au dos mais j'avais mon son ! »

    Charlotte Latour : un accueil enfantin

    « Mon plus souvenir c'est ma première. Pour m'accueillir, ils avaient fait un jingle spécial avec la chansons d'Henri Dès « La petite Charlotte », c'était assez touchant et ca illustre parfaitement l'esprit de famille qui règne dans l'équipe de cette émission. »