Crazy Horse : les trois grâces de Decouflé

Crazy Horse : les trois grâces de Decouflé

    « Elles sont les piliers du lieu, la matière première du spectacle, notre travail n'est rien sans elles », insiste Philippe Decouflé, le célèbre chorégraphe, qui met en scène la nouvelle revue du Crazy Horse, à Paris. Elles, ce sont bien sûr les danseuses, qui font fantasmer le monde entier depuis la création de ce temple du « nu chic » en 1951. Ce soir, elles auront « un peu le trac » pour la première de « Désirs ». Rencontre avec trois d'entre elles.

    Pourquoi le Crazy ?

    Zula Zazou, 30 ans, depuis neuf ans au Crazy. « C'était le seul cabaret qui me plaisait, le reste était trop plumes et paillettes ! Ici, la femme est mise en valeur, on a la possibilité de faire des solos, on n'est pas noyées dans la masse. »

    Lumina Classika, 29 ans, depuis trois ans au Crazy. « Ma mère est fan du Crazy, j'ai tenté l'audition alors que je ne pensais pas être prise. Ã?a a donc fait mon bonheur, et celui de ma maman. »

    Mika Do, 22 ans, depuis trois mois au Crazy. « C'était mon rêve, je ne ratais jamais un reportage à la télé sur le Crazy. Pour moi aussi, ça tenait du rêve inaccessible, d'autant que j'étais en province, et tenter le coup cela voulait dire monter à Paris, tout laisser derrière moi. Finalement, j'ai franchi le pas. »

    Danser nue

    Zula. « On est habillées de lumière, maquillées des pieds à la tête : on ne ressent pas la nudité. Il n'y a aucune vulgarité ici. »

    Lumina. « Même pour quelqu'un de timide comme moi, ça n'est pas un problème. Dès le premier jour, je l'ai tout de suite accepté. »

    Philippe Decouflé

    Zula. « Avant on travaillait avec des chorégraphes femmes. Ã?a a été un vrai bouleversement. Il a amené une touche de modernité, un nouveau souffle. »

    Mika. « J'ai moi aussi beaucoup travaillé avec des femmes. Un homme comme Decouflé nous pousse dans la féminité, le glamour, il sait ce que les hommes attendent. Et il est très attentif à chaque danseuse. »

    Lumina. « Quelque part, Philippe réalise ses fantasmes au Crazy. Les hommes adorent certaines rondeurs, Decouflé va cibler certaines lumières sur les fesses ou sur des cambrures. En libérant nos cheveux des traditionnelles perruques, il a fait ressortir nos personnalités. »

    Les règles du lieu Lumina.

    « Elles ont été fixées pour nous protéger. Nous n'avons droit à aucun contact avec le public. Nos petits amis ne peuvent venir sur place avec nous, on vient nous chercher après le spectacle pour nous raccompagner. »

    Zula. « C'est aussi ce qui fait la magie du Crazy : on garde notre aura mystérieuse. »

    « Désirs » au Crazy Horse, 12, avenue George-V, Paris VIII e . Spectacle à 20 h 15 et 22 h 45. Tarif : à partir de 70 â?¬ avec 1/2 bouteille de champagne. Réservations au 01.47.23.32.32.