De Palmas renaît à New York

Exclusif. Le chanteur, discret depuis 2004, nous a ouvert les portes du studio new-yorkais où il enregistre son nouvel album, dont le premier single sort demain.

De Palmas renaît à New York

    Il vient d'acheter ces cacahuètes caramélisées façon chouchous que l'on trouve à chaque coin de rue à New York. Gérald De Palmas n'a pas pu s'en empêcher. Qu'importe si une pluie d'automne tombe sur Times Square en plein mois de mai. Le chanteur français se régale, des cacahuètes, mais aussi de cette ville qu'il découvre pour la première fois à 41 ans. C'est là qu'il a choisi de mixer son album, en plein coeur de Manhattan au Germano Studios sur Broadway. De Palmas y travaille le jour. Alicia Keys, la nuit. « On profite de sa salle de repos réservée avant qu'elle n'arrive », chuchote l'artiste. Un détail que cette colocation avec l'une des stars du moment. Le musicien s'en moque, comme du studio. « Je ne suis pas venu chercher un son particulier mais un dépaysement, une ville qui me fascinait, explique-t-il en avalant un bacon cheeseburger dans un restaurant cajun. Il y a de bonnes vibrations ici. C'est un peu le bordel. Les gens sont cool. Cela me remet un coup de fouet. »

    « Il me fallait un nouveau terrain de jeu »

    « Sortir », donc, comme l'annonce le titre de son album attendu le 16 novembre, le premier depuis « Un homme sans racines », en 2004, vendu à près de 650 000 exemplaires. Un cinquième CD enthousiasmant, précédé d'un premier single « Au bord de l'eau » qui sera diffusé en radio dès demain. Un projet que le chanteur a commencé seul, en région parisienne, où il a enregistré tous les instruments. « Il me fallait un nouveau terrain de jeu. J'ai fait un peu le tour du côté folk très rythmique. » D'autant que depuis son premier tube « Sur la route » ou le triomphe du millionnaire « Marcher dans le sable » en 2001, d'autres comme Tété ou Christophe Maé l'ont suivi dans l'acoustique chaloupée. « Certains digèrent plus vite leurs références que d'autres, commente-t-il poliment. J'aime bien Maé, j'ai chanté avec lui. Son univers va s'affiner avec le temps. »

    « Cette nuit, il faut que je sache qui je suis »

    Mais De Palmas a voulu aller ailleurs. Avant d'atterrir à New York, il a tâtonné pendant dix-sept mois en studio.

    « Je m'étais reposé sur mes lauriers pour Un homme sans racines . Il a fallu que j'évite d'utiliser mes recettes habituelles. » Alors, il s'est fait violence, dans un contexte économique incertain. « J'ai produit seul l'album. Je m'étais embrouillé avec Polydor, mon label chez Universal. La promotion de mon précédent disque avait été chaotique. Je n'étais pas content des clips. J'ai voulu casser mon contrat sans demander d'argent, je voulais juste partir. Cela s'est envenimé. Alors que j'avais gagné les procès aux prud'hommes et en appel, j'ai fini par rediscuter avec Pascal Nègre, le PDG. Chacun a arrondi les angles. »

    De Palmas reste finalement chez Universal mais passe de Polydor à AZ. On n'imaginait pas l'artiste capable d'un tel coup de sang, avec son image de musicien tranquille entre sa femme, Gwen, et ses deux enfants, Victor, 13 ans, et Rose, 6 ans. « Bien enfermé dans ma cage, prisonnier d'un esprit trop sage, je voudrais sortir et pousser un cri. Cette nuit il faut que je sache qui je suis », chante-t-il aujourd'hui. « Cela a toujours été un leitmotiv de me libérer de toutes mes chaînes, mes peurs. J'ai vu des psys pour ça. Je suis plus serein. J'aspire à autre chose que le succès. Mais c'est mon premier album depuis cinq ans, il ne faut pas que je me loupe. » Après nous avoir fait écouter son disque en exclusivité, il y apportera encore quelques infimes retouches. Le séjour à New York sera plus long que prévu. On ne se refait pas.