« Des efforts doivent encore être faits »

JEAN-MARIE BOCKEL, secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants

« Des efforts doivent encore être faits »

    Le gouvernement, par la voix du secrétaire d'Etat Jean-Marie Bockel, reconnaît que le dossier des pensions des combattants des anciennes colonies, s'il avance, n'est pas définitivement bouclé.

    Trois ans après la sortie du film « Indigènes », où en est-on de la situation de ces anciens soldats ?

    Jean-Marie Bockel . Ce qui a été débloqué au moment de la sortie du film « Indigènes » concerne les prestations « du feu », c'est-à-dire les retraites de combattants et les pensions militaires d'invalidité de tous les combattants de tous les pays qui se sont effectivement battus sous le drapeau français, et dont les pensions avaient été « cristallisées » lors des indépendances. Grâce à la décristallisation, ces prestations ont été, par étapes, mises au même niveau que celles des anciens combattants français. Un Français et un Algérien, dont la situation correspond à ce critère, touchent donc aujourd'hui exactement la même somme.

    Sur quoi portent, alors, les revendications actuelles ?

    Sur les pensions militaires de retraite, qui sont des retraites de fonctionnaires, qu'ils aient ou non combattu. Elles ont déjà été revalorisées, mais des efforts doivent être encore faits. Du point de vue de l'équité, le sens de l'histoire est d'aller à une mise à niveau. Nous y travaillons.

    L'Algérie, où vous vous êtes rendu la semaine dernière, semble toujours attendre un « geste fort » de la part de la France...

    Beaucoup de choses ont déjà été évoquées, les souffrances de part et d'autre, des tragédies comme celle de Sétif, la colonisationâ?¦ Et s'il n'est pas question pour la France de basculer dans la repentance, nous sommes ouverts et prêts à épouser toute démarche qui irait vers un partage de la mémoire et des responsabilités.

    Comme celles des tortures ?

    Quand tortures il y a, la position de la France est claire. Il n'est pas question de couvrir ou d'accepter ce qui n'est pas acceptable. Ce n'est pas nouveau. Un certain nombre de hauts militaires, comme le général Massu, se sont exprimés. On peut reconnaître des méfaits, des torts sans verser dans la repentance. La France est prête à faire ce qui doit être fait. Mais il faut que chacun balaye devant sa porte.