Des fresques romaines façon puzzle dans le «Pompéi provençal»

Les archéologues reconstituent à Arles (Bouches-du-Rhône) des fresques romaines très bien conservées retrouvées en morceaux dans «la maison de la harpiste». Mais il y a encore du travail !

Romy Wyche, directrice du musée d'Arles antique, présente les fresques en cours de reconstitution de la maison romaine de la harpiste, un travail qui va durer jusqu'en 2026. LP/Marc Leras
Romy Wyche, directrice du musée d'Arles antique, présente les fresques en cours de reconstitution de la maison romaine de la harpiste, un travail qui va durer jusqu'en 2026. LP/Marc Leras

    Les visiteurs du Musée départemental d’Arles antique ne pourront pas admirer ces fresques romaines avant…. 2026. Trois archéologues, emmenés par le spécialiste des enduits et pigments anciens Julien Boislève, poursuivent en effet le tri de milliers de débris provenant d’une maison romaine, datant de 70 à 50 avant notre ère, rangées dans 800 caisses. Un travail de reconstitution de longue haleine loin d’être terminé dont ils ont présenté un point d’étape ce jeudi.

    « Des travaux de fouilles en 2013 ont montré l’incroyable état de conservation de ces fresques dans une maison à l’italienne antérieure à la création de la colonie romaine d’Arlate, sur la rive droite du Rhône. C’était une découverte tout à fait inattendue », raconte Romy Wyche, directrice du musée où les travaux de restauration ont lieu. « Ce site a été surnommé la maison de la harpiste en raison de la présence d’une musicienne sur l’une des fresques. Ces peintures sont du deuxième style pompéien, en avoir autant en si bon état est unique en France. ».

    Six décors différents

    La maison de la harpiste, surnommée « le Pompéi provençal », avait été détruite dès l’Antiquité pour construire une bâtisse plus haute et plus vaste, ce qui explique que tous les débris en train d’être étudiés ont été retrouvés sur une petite surface lors de fouilles qui ont duré jusqu’à 2017. « Pour l’instant, on a découvert six décors différents et ce n’est pas fini. C’est comme si on faisait plusieurs puzzles en même temps, résume Julien Boislève. Outre des personnages, on a des décors d’imitation d’architecture provenant sans doute d’une chambre ou d’une salle à manger. »

    Le site de la Verrerie, où la maison de la harpiste a été découverte, continue de faire l’objet de fouilles régulières dont les trouvailles rejoignent les collections du musée qui ne cessent de croître.