Des Journées du patrimoine maintenues mais masquées

La 37e édition des Journées du patrimoine aura bien lieu les 19 et 20 septembre. Avec l’obligation de porter le masque et moins de sites à visiter.

 Malgré le Covid-19, il sera possible, le temps d’un week-end, de visiter gratuitement de nombreux monuments, pour certains rarement ouverts au public.
Malgré le Covid-19, il sera possible, le temps d’un week-end, de visiter gratuitement de nombreux monuments, pour certains rarement ouverts au public. LP/Delphine Goldsztejn

    Les Français les plébiscitent chaque année : les Journées européennes du patrimoine (JEP) rassemblent en moyenne 12 millions de curieux, qu'il pleuve ou qu'il vente, autour des monuments, petits ou grands, célèbres ou plus confidentiels. Même le Covid-19, sauf rebond phénoménal, ne devrait pas avoir raison de ce rendez-vous : la 37e édition est bel et bien programmée au week-end du 19-20 septembre. Avec, bien sûr, quelques dispositions particulières.

    La décision du maintien a été prise au début de l'été, dans la foulée de la nomination de Roselyne Bachelot au ministère de la Culture. Depuis, « tout est fait pour que les Journées puissent se dérouler », comme l'explique Jean-Michel Loyer-Hascoët, responsable du patrimoine au ministère. « En juillet, nous avons envoyé un document aux DRAC (Direction Régionale des affaires culturelles) pour permettre l'inscription de tous les sites désirant participer, ainsi que les protocoles sanitaires à appliquer. Ils peuvent bien sûr être adaptés en fonction du risque local. »

    Sur ce point, rien de révolutionnaire : les mesures mises en place seront les mêmes que celles imaginées pour la réouverture progressive post-confinement des musées et des monuments nationaux. « La présence de gel hydroalcoolique, le port du masque obligatoire, des jauges réduites dans les lieux où la distanciation est compliquée, énumère le chef du patrimoine. De toute façon, la donne a un peu changé depuis l'an passé puisque pour de nombreux sites, les réservations sont maintenant obligatoires. Cela évite les files d'attente et offre finalement plus de confort aux visiteurs. D'ailleurs, nous constatons que cette année, face à la crise sanitaire, beaucoup de monuments vont proposer des visites guidées, en petit groupe. »

    Le choix, même masqué, risque en revanche d'être plus restreint. « Aujourd'hui, nous comptons 10 000 sites inscrits contre 17 000 à la même époque l'an passé. Et 15 800 événements contre 23 000. Beaucoup hésitent encore et notamment les propriétaires privés, constate Jean-Michel Loyer-Hascoët. Cela dépend aussi de la situation localement : il n'y aura sans doute rien en Guyane par exemple. Il reste encore trois semaines mais l'offre sera sans doute plus limitée. La fréquentation devrait forcément s'en ressentir ». Deux « stars » des JEP, l'Elysée et Matignon, n'ont ainsi pas confirmé leur participation. « Mais il y aura Bercy, la Cour des comptes, le Sénat… », se félicite-t-il.

    Et si la situation venait à évoluer, n'y aurait-il pas un risque à faire se déplacer 12 millions de personnes? Jean-Michel Loyer-Hascoët se veut confiant. « C'est 12 millions repartis sur toute la France et sur 2 jours. Et aucun monument, même le plus apprécié, ne concentre 5000 personnes en même temps… Ce sera forcément une édition particulière. Mais je crois que les Français sont vraiment attachés à ce rendez-vous ».