« Il Divo », symbole de la renaissance italienne

« Il Divo », symbole de la renaissance italienne

    Avec sa farce glaçante et macabre consacrée au leader politique Giulio Andreotti, couronnée du prix du jury au dernier Festival de Cannes, le réalisateur Paolo Sorrentino a accouché d'un film coup de poing. Il s'explique sur cet étonnant « Il Divo » et le regain de jeunesse du cinéma transalpin.

    Andreotti, un sujet pas facile. « Ses détracteurs lui reprochent son immobilisme politique, son manque de morale et de stratégie à long terme, ses rapports avec des institutions discutables comme la Mafia ou la loge P2. Certaines de ses attitudes suscitent, chez moi, une sorte d'affection un peu perverse. Mais je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai de la tendresse pour lui. »

    Comme la bio d'une rock star. « En Italie, Andreotti est une figure très populaire. J'avais donc envie de le traiter comme une icône pop, un peu comme si j'avais réalisé un film sur la vie de David Bowie. Cela permet à cette histoire d'acquérir une dimension universelle. Si j'avais eu encore plus de courage, j'aurais poussé plus loin l'aspect chorégraphié du film, comme une sorte de Rocky Horror Picture Show politique ! »

    Le cinéma italien se renouvelle. « Le fait qu'on parvienne, actuellement, à réaliser des films plus exportables vient sans doute du fait que la génération de jeunes cinéastes, à laquelle j'appartiens, s'intéresse davantage à des sujets autres que ceux qui évoquent la banalité de la vie quotidienne. Par ailleurs, il y a une question de forme : on fait désormais, dans notre pays, plus de films qui adoptent un langage moderne, voire novateur. Je pense par exemple à Respiro, d'Emanuele Crialese ou à Gomorra de Matteo Garone, deux films qui, justement, ont également eu du succès en dehors de l'Italieâ?¦ »