« Je n'ai pas le fantasme du 20 Heures »

BRUCE TOUSSAINT, présentateur

« Je n'ai pas le fantasme du 20 Heures »

    Depuis samedi, Bruce Toussaint est « vert » : il est privé de télé. Le journaliste de Canal + a beau être une des valeurs montantes de la télé, son écran plat a rendu l'âme « après un an et demi seulement ». Heureusement, pour le réconforter, il y a les audiences de « l'Edition spéciale ». Mardi, son émission quotidienne de la mi-journée a battu son record avec 6,2 % de part de marché. Revers de la médaille, Bruce Toussaint est très courtisé. Et s'il a refusé le futur JT de M 6, il animera, tout l'été à 19 heures, un jeu autour de l'information avec quatre invités.

    « L'Edition spéciale » cartonne le midi. Satisfait ?

    Bruce Toussaint. On peut dire « mission accomplie ». Depuis longtemps, une malédiction pesait sur cette case du midi. On est arrivés au bon moment. La consommation de l'information change, il y a de la place pour autre chose que les journaux télévisés. On a cassé les codes, on parle de choses sérieuses sans se prendre au sérieux. On a aussi su créer une vraie bande.

    Vous avez quand même failli partir pour M 6 et son JT ?

    Non, je n'ai pas failli. J'ai été approché, comme d'autres, c'est vrai. On a discuté. Ã?a ne pouvait pas marcher pour une bonne raison : le JT ne me fait pas triper. Je n'ai pas le fantasme du 20 Heures. Ce que j'aime, c'est l'« infotainment ». Et j'ai du Canal dans mon ADN.

    Le job était bien payé ?

    Je ne suis pas sûr qu'on nous ait proposé à tous la même chose ! Non, sérieusement, on n'est pas rentrés dans ces détails. Ce n'était pas une question d'argent.

    Coïncidence, Canal + vous propose un jeu tout l'été à 19 heuresâ?¦

    Aucun rapport, l'offre est arrivée quinze jours après. J'ai été très surpris qu'on me le propose. Mais attention : ce n'est ni « Pyramide » ni « les Jeux de 20 heures ». L'originalité de ce jeu, c'est qu'il tourne autour de l'actualité et de l'information. Je ne laisse pas ma carte de presse à l'entrée du plateau.

    Vous avez le fantasme du 19 heures ?

    Pas davantage. L'enjeu, ce n'est pas d'être à 19 heures, c'est de faire une émission nouvelle et de s'amuser.

    Vous manquez d'ambition ?

    Non. Mon ambition, c'est de faire une sorte de quinquennat le midi, avec une « Edition spéciale » à 10 % de part de marché. L'exposition, ça va, j'ai ma dose tous les jours. Je vis très bien avec et ça n'a jamais été mon moteur.

    La place de Michel Denisot, y pensez-vous en vous rasant le matin ?

    Ce n'est pas un sujet pour moi. J'ai trop d'admiration pour Michel Denisot pour envisager quoi que ce soit. Aujourd'hui, je suis plus que comblé.

    Le mercato commence doucement. Celui de l'an dernier vous a-t-il surpris ?

    Les turbulences de 2008 ont calmé tout le monde. L'an dernier, on a beaucoup changé les habitudes des gens. Et les téléspectateurs, moi comme les autres, on n'aime pas ça. Mais il y a eu quelques surprises comme Virginie Guilhaume, la présentatrice de la « Nouvelle Star ». Je l'adore.

    Vous êtes plus courtisé, cette année, non ?

    Mon téléphone a plus sonné que d'habitude ces dernières semaines. Il y a eu des propositions, mais je n'en fais pas publicité. C'est de l'ordre du privé. Ã?a signifie surtout une chose : le succès du midi est visible et ça donne des idées aux gens.