« The Last Man on Earth » : l'apocalypse pour rire ***

Canal + Séries lance ce soir « The Last Man on Earth », qui aborde avec humour la fin du monde.

Phil Miller (interprété par Will Forte)  tente de survivre alors qu’un virus a décimé la planète.
Phil Miller (interprété par Will Forte) tente de survivre alors qu’un virus a décimé la planète. Twentieth Century Fox Film Corporation

    Et si le dernier homme sur Terre était le pire représentant de la race humaine ? Tel est l'alléchant point de départ de « The Last Man on Earth », à découvrir ce soir (21 h 15) sur Canal + Séries. Une énième histoire mettant en scène la fin du monde, certes, mais l'apocalypse y est cette fois prétexte à un festival de situations comiques. Alors qu'un virus vient de décimer la planète, Phil Miller décide de profiter de la situation : il emménage dans les plus somptueuses villas, qu'il garnit d'oeuvres d'art inestimables piochées dans les musées. Plus besoin de se plier aux convenances sociales, l'homme porte donc perpétuellement le même caleçon, une bouteille du meilleur whisky vissée à la main pour oublier sa solitude...

    « The Last Man on Earth » incarne la dernière tendance en vogue outre-Atlantique, où les fictions post-apocalyptiques ont succédé à la pléthore de séries fantastiques farcies de vampires, loups-garous et autres créatures issues de la littérature fantasy. La fin du monde y est provoquée par un désastre écologique, un virus mortel, une invasion de zombies ou d'extraterrestres... Entre « The Walking Dead » (2010) et sa déclinaison « Fear the Walking Dead » lancée l'année dernière, près d'une dizaine de séries de ce type ont été produites : « Falling Skies » (2011), « Revolution » (2012), « Defiance » (2013), « The 100 », « Z Nation », « Helix », « The Last Ship » et « 12 Monkeys » en 2014, ou dernièrement « Wayward Pines », « Aftermath » et « Colony », prochainement sur TF 1.

    Pour le spécialiste des séries François Jost*, cette mode s'explique avant tout par un ras-le-bol envers les séries hyper réalistes : « A force de critiquer de manière virulente l'état actuel de notre société, les scénaristes en sont venus à imaginer ce qui se passerait après, si la race humaine devait repartir de zéro. » Des scénaristes qui ont forcément en tête, lorsqu'ils prennent leur stylo, les préoccupations écologiques liées au réchauffement climatique, qui n'augurent pas d'un futur paradisiaque... « Pendant très longtemps, de James Bond aux superhéros, l'enjeu était d'empêcher la fin du monde, reprend l'universitaire. Maintenant, ce qui intéresse les gens, c'est d'imaginer comment reconstruire un nouveau monde juste après cette apocalypse. Paradoxalement, notre société y est transformée en un éden que l'on rêve de retrouver. » De quoi relativiser nos tracas quotidiens...

    * Auteur de « Breaking Bad, le diable est dans les détails », Editions Atlande.