La campagne des « Guignols » va faire parler

La campagne des « Guignols » va faire parler

    Pour sa campagne consacrée à la soirée anniversaire des 20 ans des « Guignols », diffusée lundi prochain, Canal + a choisi une publicité explosive. Placardées partout en France, neuf affiches accueillent à partir de ce matin de véritables personnalités qui refusent l'invitation des marionnettes les plus connues du PAF. Sur l'une d'elles, Ben Laden s'énerve : « J'irai pas à leur soirée, à ces isipices di counasses. » Imprimé en 4 mètres par 3, c'est osé. Sur une autre, une Ségolène Royal très marquée souffle : « J'irai pas. C'est ça la bravitude. » Jacques Chirac rouspète sur une troisième : « J'irai pas. Et maman non plus. » Bref, une polémique quasi assurée : « On voulait être à l'image des Guignols , impertinents et drôles, résume Maxime Saada, le directeur marketing du groupe Canal +. L'idée, c'était de faire une campagne qu'on ne trouvera nulle part ailleurs. Avec un objectif : rigoler. »

    « On voulait créer notre actualité et prendre de vraies personnalités historiques »

    Certains vont plutôt s'étrangler. Car la campagne, signée Stéphane Xiberras et BETC (déjà à l'origine de l'excellente affiche du « Pot de départ » du président Chirac), a été montée dans le plus grand secret. Aucune des personnalités, toutes « guignolisées » depuis longtemps, n'a été mise au courant. Parmi elles, la ministre Roselyne Bachelot, Edouard Balladur, Bernard Tapie, Lionel Jospin ou encore l'entraîneur Philippe Lucas. « On voulait créer notre actualité et prendre de vraies personnalités historiques des Guignols , explique le directeur du marketing. Ils ont été brocardés par l'émission, on a donc imaginé qu'ils diraient non si on les invitait. »

    Seul absent de marque : le président Nicolas Sarkozy, un des rois des Guignols avec Jacques Chirac. Mais la loi empêche de faire de la publicité avec l'image du chef de l'Etat : « On sait qu'il est très à cheval sur ce principe, explique le patron de la chaîne, Rodolphe Belmer. Il ne s'agit pas d'un programme des « Guignols » couvert par la liberté de la presse. Comme notre campagne est sympa, on ne veut pas se la faire enlever au bout de deux jours. » Une certitude : les pubs vont faire chauffer son téléphone. Avec « les Guignols », Rodolphe Belmer a l'habitude. « C'est vrai que, de ce point de vue, c'est un des programmes les plus populaires de la chaîne », sourit-il. La campagne devrait encore le renforcer : au total 9 200 panneaux de Ben Laden et consorts ont été réservés. Une publicité surprise sortira aussi lundi, le jour la soirée. Pour laquelle Johnny Hallyday a déjà dit non : « Ah que j'irai pas. »