La voix sensuelle de Seal envoûte Bercy

Pour la première fois de sa carrière, le chanteur britannique Seal a investi Bercy. La salle est bien pleine et Seal savoure le moment. Il demande plusieurs fois aux ingénieurs d'allumer toutes les lumières pour voir son public. Il interroge : « Combien de personnes ont déjà assisté à l'un de mes concerts ? ». Une trentaine de bras se lèvent. Il enchaîne : « Combien viennent me voir pour la première fois ? ». Là, c'est quasiment tout Bercy qui lève le bras.

Le phénomène est surprenant, autant que le succès tsunamique du dernier album de Seal, « Soul », sorti chez Warner en novembre dernier.

Alors que la crise du disque fait rage, l'artiste a réussi à battre des records avec plus de 800 000 disques vendus en France. Avec cet opus reprenant les pépites de la soul américaine, il a conquis de nouveaux fans, un peu plus âgés. Bernadette, jeune retraitée de 56 ans, confie : « Je ne connaissais pas cet artiste, si ce n'est à travers sa femme (NDLR : la mannequin Heidi Klum), mais j'ai entendu ses reprises à la radio. Ensuite, je l'ai vu à la télévision et j'ai adoré sa façon de chanter sans dénaturer les standards que j'écoutais plus jeune. » Résultat, cette femme qui achète très peu de CD s'est procuré le fameux « Soul », ainsi qu'un best of. Sur « I Can't Stand the Rain », elle ne boude pas son plaisir et se délecte de « sa voix très sensuelle, qui donne envie de danser ».

Le spectacle est pourtant un peu convenu et il faut une bonne heure avant que Seal ne prenne réellement possession de la scène et abandonne sa retenue. Quand il enchaîne avec « A Change is Gonna Come » (NDLR : un changement arrive), des images de Martin Luther King sont projetées derrière lui. Un moment particulièrement important, puisque c'est ce single qui a initié l'album « Soul ». Seal l'a entendu à la radio avant que Barack Obama ne devienne président. Réalisant que les paroles de la chanson étaient toujours terriblement d'actualité, il a décidé d'enregistrer sa propre version qu'il a chantée pendant sa campagne en Californie.

Après une première partie où Seal a interprété les standards de la soul, il a fini par enflammer Bercy avec des chansons de son répertoire, que la jeune retraitée Bernadette ne connaissait pas, mais qu'elle a adorées.