Jean-Philippe Janssens, le steward qui monte qui monte

Humour. Recruté en octobre par Ruquier dans « les Grosses Têtes » sur RTL, Jean-Philippe Janssens est déjà la coqueluche du public et de ses comparses. Une reconversion réussie pour le salarié d'Air France.

En mariant avec humour des anecdotes sur son ex-carrière de steward ou des histoires issues de sa vie personnelle, Jeanfi Janssens fait mouche.
En mariant avec humour des anecdotes sur son ex-carrière de steward ou des histoires issues de sa vie personnelle, Jeanfi Janssens fait mouche. DENIS TRIBHOU

    Décidément, ce Laurent Ruquier a du flair pour dénicher les talents ! Mi-octobre, la star du PAF a donné sa chance à un humoriste débutant en l'accueillant dans ses « Grosses Têtes ». Deux mois plus tard, Jean-Philippe Janssens, né à Maubeuge il y a quarante-trois ans, est la nouvelle coqueluche de l'émission de RTL.

    Vous aurez peut-être croisé l'exubérant steward dans les long-courriers d'Air France au cours de ses dix-huit années de carrière dans la compagnie française. Les passagers ont été son premier public. « Dans l'avion, je faisais rire les gens avec des anecdotes de vol. Mes amis et mes collègues me répétaient que j'avais un don... Alors j'ai écrit quelques sketchs sur le métier de steward et sur ma famille », explique Jeanfi Janssens, avec son accent ch'ti à couper au couteau.

    Une incroyable repartie

    Après un passage télé remarqué chez Arthur dans le jeu « A prendre ou à laisser », où il gagne 75 000 €, puis aux côtés de Stéphane Plaza dans « Recherche appartement ou maison » (il cherchait un deux-pièces à Paris), une amie le convainc de participer au Printemps du rire, un concours d'humoristes à Toulouse. Jeanfi termine deuxième. Rebelote quelques mois plus tard au Montreux Comedy Festival de Bobino. « En venant de rien, j'étais finaliste face à quelqu'un qui sortait du cours Florent. Il se passait quelque chose... » Jeanfi se lance alors dans l'écriture d'un one-man-show et démarre au Ze Artist'S, petit café-théâtre du XIXe arrondissement de Paris. Au début, ce sont surtout ses collègues d'Air France qui remplissent la salle. Il prend quand même une année sabbatique, puis une deuxième...

    Son destin s'accélère cet été lorsque Sophie Hazebroucq, collaboratrice de Laurent Ruquier, voit son spectacle à Avignon. « Elle m'avait envoyé une vidéo où il parlait avec humour et tendresse de son coming out chez ses parents d'un milieu modeste. Ça m'a rappelé des choses personnelles, raconte Laurent Ruquier. Je me suis dit que sa personnalité ferait des étincelles aux Grosses Têtes. »

    L'animateur l'appellera mi-octobre... Pour aider le petit nouveau à se faire une place, Christine Bravo lui conseille de se moquer d'elle : « Moi, j'ai l'habitude et toi ça va t'aider. » « Je trouve rarement les réponses aux questions... Alors je fais le clown ! » reconnaît celui qui amuse la galerie avec des anecdotes venues du ciel qu'il raconte à merveille. « Dès la première émission, ça a collé. Il a beaucoup de repartie, se réjouit Laurent Ruquier. Aujourd'hui, il a une popularité incroyable auprès du public et des autres chroniqueurs. S'il ne prend pas la grosse tête, il a un long chemin devant lui. »

    Sa route le conduira en janvier au Grand Point-Virgule à Paris avec son spectacle « Jeanfi le terrible au sol et en vol ». Les réservations sont très prometteuses, mais l'humoriste n'oublie pas ses deux années de galère. « De toute façon, mes parents sont là pour me rappeler d'où je viens, sourit-il. L'autre jour, ma mère m'a dit : Tu sais gamin, faut pas que tu passes tous les jours, nous, on ne peut pas t'écouter tous les jours pendant deux heures. On a des trucs à faire dans le jardin. »

    Dimanche, il sera assis sur le canapé rouge de Michel Drucker, dans « Vivement dimanche ». Sa popularité se concrétise.