Les tirailleurs réclament toujours justice

France 3 diffuse ce soir « Indigènes », saga des combattants d'Afrique du Nord qui se sont battus pour la France. La question de leur pension n'est pas définitivement régléeâ?¦

Les tirailleurs réclament toujours justice

    Le succès du film « Indigènes » (3,3 millions d'entrées en 2005), de Rachid Bouchareb, avec Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Samy Naceri, que France 3 diffuse ce soir à 20 h 35, a permis de faire voter une loi en faveur des anciens combattants originaires du Maghreb. Et de réparer une injustice, afin qu'ils bénéficient des mêmes retraites que les soldats français. Trois ans après, leur situation est-elle réglée ?

    Pas totalement, comme l'admet le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, Jean-Marie Bockel (lire ci-dessous).

    Roschdy Zem, qui s'est énormément investi dans le film, en suit toujours les conséquences dans la vraie vie des personnages, aujourd'hui retraités : « La loi a été votée mais elle n'est toujours pas totalement appliquée. Il y a encore beaucoup d'anciens combattants, notamment dans le sud-ouest de la France, qui n'ont pas touché leur pension. Et surtout, ils ne peuvent pas rentrer au pays, car s'ils quittent le territoire français, ils risquent de perdre définitivement leurs droits à une pension. »

    « Le gouvernement actuel a mis le frein à main »

    Les acteurs restent à leurs côtés : « On intervient à la demande des associations. Mais pour l'instant, le gouvernement fait la sourde oreille. On a le sentiment que Chirac a fait voter la loi pour finir son dernier septennat en beauté, ce qui est tout à son honneur, mais que le gouvernement actuel a mis le frein à main », pointe Roschdy Zem.

    Cet été, Rachid Bouchareb va tourner « Hors-la-loi », avec ce dernier et une partie des acteurs d'« Indigènes ». Il traitera de la décolonisation. Ce sujet peut-il à nouveau provoquer une onde de choc ? « C'est une histoire beaucoup moins consensuelle et plus violente, souligne l'acteur. Le film commence en Algérie en 1945, au moment des massacres de Sétif, et se termine à Paris, en octobre 1961. L'atmosphère de la France coloniale sert de toile de fond pour raconter l'itinéraire de trois frères : l'un dans le banditisme, l'autre est un porte-parole du FLN, le troisième, que j'interprète, est un vétéran d'Indochine qui va participer à la lutte du FLN en France. » Un autre chapitre douloureux de l'histoire récente va s'ouvrir.