Marc Levy, expert en loopings... littéraires

Le 18e roman de Marc Levy, qui sort ce jeudi, entraîne le lecteur dans un vertigineux secret de famille.

    Ils ne sont jamais loin l'un de l'autre. Trois semaines après la sortie d'«Un appartement à Paris», quatorzième roman de Guillaume Musso, voici «la Dernière des Stanfield», dix-huitième opus de Marc Levy. Mais tous deux font clairement route séparée : chez le premier, un thriller très noir. Chez le second une enquête familiale. Et quelle enquête! En «deus ex machina» d'un vertigineux jeu de pistes, Levy est une nouvelle fois à son affaire.

    L'histoire s'appuie sur trois périodes distinctes : la Seconde Guerre mondiale, les années 1980 et aujourd'hui. Elle se promène de Londres et sa banlieue à Baltimore dans le Maryland, avec escales en France et dans les Cantons-de-l'Est au Québec.

    Quatre des personnages principaux portent des prénoms inspirés de l'oeuvre des Beatles. Ce qui ne vaut toutefois pas pour George-Harrison Collins : la mère de cet ébéniste qui n'a pas connu son père a toujours préféré les Stones. Le socle de l'intrigue repose sur une lettre anonyme reçue un jour d'octobre 2016 par Eleanor-Rigby Donovan, journaliste londonienne employée au «National Geographic». Son mystérieux correspondant, qui vit à l'autre bout de la planète, lui livre une curieuse information. La mère d'Eleanor, décédée l'année précédente, aurait trente-cinq ans plus tôt «tourné le dos à une fortune considérable». Au passage, le non-signataire laisse entendre que les motifs pourraient être criminels.

    Grand huit

    Même type de courrier pour George-Harrison. Si l'une et l'autre veulent en savoir plus, ils ont rendez-vous au Sailor's Café, un bar de Baltimore. Capté par des personnages très crédibles -- celui de Michel, le frère d'Eleanor-Rigby est particulièrement savoureux -- le lecteur n'a plus qu'à monter sur le grand huit et se laisser guider. Il va voir du pays, monter un journal d'investigation en compagnie d'un duo de pétroleuses, fréquenter la haute société, compter ses sous, commettre un fric-frac, enfourcher une Triumph Bonneville 650 cm3, rouler en vieille Austin et même survoler le Limousin en Westland Lysander, célèbre avion de liaison britannique renommé pour sa capacité à récupérer de nuit agents secrets et résistants. Notez qu'ayant égrené tout ceci, on n'a rien dévoilé du tout. La résolution de l'énigme emprunte encore d'autres chemins. Le métier de Marc Levy ? Expert en loopings.

    «La Dernière des Stanfield», de Marc Levy, Ed. Robert Laffont/Versilio, 463 pages, 21,90 €.