Magnifique et généreux, le comédien Pierre Cassignard est mort à 56 ans

Comédien de théâtre, de cinéma et de télévision, nature énergique, l’acteur Pierre Cassignard est mort lundi, au lendemain de son 56e anniversaire.

Pierre Cassignard avait notamment reçu le Molière du comédien pour le double rôle de Tonino et Zanetto dans « Les Jumeaux vénitiens », de Goldoni. MaxPPP/Sylvestre
Pierre Cassignard avait notamment reçu le Molière du comédien pour le double rôle de Tonino et Zanetto dans « Les Jumeaux vénitiens », de Goldoni. MaxPPP/Sylvestre

    Grand, brun, une belle gueule, des yeux noirs et vifs et une voix chaude, solaire, une élégance naturelle, c’était un magnifique, un vrai. Son visage est familier des téléspectateurs, qui l’ont vu dans nombre de fictions, son nom peut-être pas. Et pourtant, le voir une fois sur scène était l’assurance de ne plus jamais oublier ce patronyme : Pierre Cassignard. Figure du théâtre, le comédien est mort ce lundi, au lendemain de son 56e anniversaire.

    C’est Michèle Bernier qui l’a annoncé ce 20 décembre par une photo et quelques mots : « Salut mon Pierrot d’amour… tu me manques déjà tellement », écrit-elle sur Twitter. Les deux avaient partagé plusieurs fois l’affiche, la dernière fois avec « Un grand cri d’amour », de Josiane Balasko, au théâtre des Bouffes Parisiens. C’était en 2019.

    Confier une partition à ce comédien à l’abattage formidable, à cette nature flamboyante et généreuse, pleine de fougue, c’était la voir se déployer démesurément et atteindre des sommets inexplorés… Énergie et sensibilité, turbine de bienveillance, comique hors norme, c’était le type de second rôle à haute valeur ajoutée à l’écran, et une tête d’affiche de feu pour les planches.

    Ses amis disent de lui qu’il était le même à la scène comme à la ville. Gentillesse, générosité, un tel amour de la vie… Voilà ce qui revient dans les témoignages qui ont fleuri sur les réseaux à l’annonce de sa disparition. « Ceux qui ont eu la chance de connaître l’homme, savent que sa générosité et son grand cœur étaient offerts à qui passait près de lui, à chaque occasion. Il était là générosité même », assure le comédien et metteur en scène Arnaud Denis sur Facebook, lundi soir.

    Sur Twitter, Muriel Robin saluait son « Pierrot chéri. Quelle classe ! Jusqu’au bout … C’est impossible de partir à 56 ans quand on est si gentil, si beau, si drôle, si intelligent. Quand on a autant de talents et un aussi joli sourire. Je t’aime très fort. Tu es une leçon. Merci pour toute cette joie. Ta Muriel ».

    Dans « Mince alors 2 ! », en salles le 22 décembre

    « Tu étais mon ami. Le meilleur des amis. Nous avons tellement ri ! Et ce soir, je pleure toutes les larmes de mon corps… je suis effondrée et je ne peux pas croire que tu sois parti ! Pas toi ! Si vivant, si drôle, si intelligent et talentueux. Pierre Cassignard, je t’aimerai toujours… » avoue de son côté la comédienne et metteure en scène Mathilda May, sur Facebook. « Je ne sais pas quoi dire… des sanglots… et une émotion immense en pensant à ces dernières années ! À ton courage (encore une fois !) à ta drôlerie dans ce désastre… On ne t’oubliera pas ! Jamais ! Et définitivement une année de merde… Définitivement ! » ajoute encore le comédien et metteur en scène Nicolas Briançon.

    Né à Sainte-Foy-la-Grande, en Gironde, monté à la capitale en 1984 pour intégrer le conservatoire de la rue Blanche, il débute sur les planches en 1987. Dix ans plus tard, il obtient un Molière du comédien pour le double rôle de Tonino et Zanetto dans « Les Jumeaux vénitiens », de Goldoni. Au cinéma, on le voit dans « L’étudiante et monsieur Henri » d’Ivan Calbérac, « Les Poupées russes », de Cédric Klapisch, ou encore « La Conquête », de Xavier Durringer. Il apparaîtra dans « Mince alors 2 !», de Charlotte de Turckheim, sur les écrans ce mercredi 22 décembre.

    Montand lui avait donné envie d’être acteur

    À la télévision, il tourne très régulièrement dans des séries ou des fictions – « Joséphine, Ange gardien », « Caïn », « Meurtres à Étretat », « Le Sang de la vigne », « Section de recherches » sur deux saisons, « Les petits Meurtres d’Agatha Christie », la dernière saison, mais c’est bien au théâtre, dans le spectacle qu’il rendait si vivant, que toutes ses qualités s’exprimaient au mieux. Chanteur et showman, il avait créé ces dernières années « Un soir avec Montand », récital autour du répertoire de l’artiste qu’il donnait, accompagné au piano.

    C’est l’avoir découvert à l’âge de 15 ans qui lui avait donné envie de devenir acteur. « À l’époque, j’étais un peu paumé et cette vision a été un coup de foudre. Ce type-là m’a structuré », expliquait-il dans une interview au quotidien belge La dernière heure. Il avait tellement bien fait. Son nom à l’affiche était pour nous la promesse d’un bon moment et c’était toujours avec une vraie gourmandise qu’on allait découvrir, saison après saison, ce qu’il allait nous proposer. L’homme a tiré sa révérence. Tellement trop tôt.