Mort de Christophe Deloire : les médias perdent un farouche défenseur de la liberté de la presse

En poste depuis juillet 2012 à la tête de l’ONG Reporters sans frontières, Christophe Deloire était la figure médiatique de la défense de la liberté de la presse dans le monde.

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, est mort à l’âge de 53 ans. AFP/Stéphane Sakutin
Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, est mort à l’âge de 53 ans. AFP/Stéphane Sakutin

    Beaucoup de journalistes sont en deuil depuis samedi. Christophe Deloire, leur représentant ou plus exactement le défenseur de leur métier, s’est éteint samedi à l’âge de 53 ans, emporté par un cancer sournois et pressé.

    Après une carrière commencée à TF 1 et au magazine Le Point où il a travaillé entre 1998 et 2007, il avait pris la tête de l’ONG Reporters sans frontières en 2012.

    Ce fils d’instituteur avait fait un crochet par l’enseignement en occupant le poste de directeur du Centre de formation des journalistes. Pour être exhaustif, il faudrait évoquer ses nombreux ouvrages. Une vie si riche et si courte. En 2023, Emmanuel Macron lui avait confié le pilotage des États généraux de l’information qui doivent rendre leurs conclusions dans quelques jours.

    Un esprit libre, audacieux et entreprenant

    Il ne s’agit pas seulement de pleurer un confrère ou un ami -il en comptait beaucoup à travers le monde - mais de saluer un esprit libre, audacieux et entreprenant, conscient des dangers mais aussi des opportunités de la révolution digitale. Il faut l’avoir vu s’enthousiasmer pour un nouveau combat, se démener pour venir au secours d’un reporter menacé, s’émouvoir en 2015 de la présence de la prix Nobel iranienne Shirin Ebadi au concert organisé par RSF en l’honneur de la liberté de la presse pour comprendre à quel point il va manquer au journalisme.



    À l’hôpital Saint-Louis où il était hospitalisé au début du mois de juin, Christophe pensait écrire un livre sur la qualité de la médecine française, le service de pointe qui l’avait accueilli à la Pitié-Salpêtrière, sur le dévouement du personnel « venu de tant de pays différents ». Pour répondre aux prêcheurs de malheur. Une pensée à sa compagne, son fils, et tous ses proches.