Avec Phil Manca (ex-Era), le rock blues revient sur scène

Guitariste qui vient de sortir son deuxième album solo, Phil Manca donnait ce vendredi un concert gratuit à Levallois dans les Hauts-de-Seine devant quelques dizaines de spectateurs. Malgré les contraintes, une chouette soirée !

Sept mois après la sortie de son deuxième album, Phil Manca était sur la scène de la salle Maurice-Ravel de Levallois-Perret. Dom Gilbert
Sept mois après la sortie de son deuxième album, Phil Manca était sur la scène de la salle Maurice-Ravel de Levallois-Perret. Dom Gilbert

    Une superbe salle avec de grandes rangées de sièges complètement vides. Pourtant, les spectateurs présents, tous masqués, et dispersés dans les gradins pour respecter une certaine distanciation sont enthousiastes, et les musiciens qui se produisent sur scène également. C’est que nous sommes, en ce vendredi soir chaud de juin, salle Maurice-Ravel, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), pour l’un des tout premiers concerts de rock pouvant accueillir un public restreint en Ile-de-France.

    Un « showcase », spectacle gratuit sur invitation mais aussi ouvert à ceux qui sont au courant de l’événement, donné par un talentueux guitariste français, Phil Manca. Le nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais vous avez forcément entendu le musicien un jour. Venu du hard rock, il a ensuite collaboré à de nombreuses musiques de film, comme « Les Visiteurs » ou « Les Anges gardiens », et il a participé au premier album éponyme d’Era, énorme succès mondial de l’année 1997 qui mélangeait musique new age et chants médiévaux. On lui doit également la bande originale de la comédie musicale « Jack et le Haricot magique ». Depuis quelques années, Manca a entamé une carrière solo dans le style rock blues à la Gary Moore, et il a sorti à la fin de l’année dernière un très bon disque, « Dancing Spirits ».

    Une prestation de haute volée

    C’est notamment pour fêter, avec un peu de retard, la naissance de ce nouvel opus que le guitariste est sur les planches ce vendredi soir, en compagnie des musiciens qui l’ont accompagné sur l’enregistrement : le bassiste David Jacob, également à la quatre cordes chez Trust, le batteur Eric Lafont, et le chanteur/guitariste/claviériste Josselin Jobard.

    Durant une heure 20, le quatuor délivre donc un rock blues de haute volée, dont les chansons sont majoritairement piochées au sein du répertoire de « Dancing Spirits », mais aussi de celui de son premier album, « Signs » (dont l’excellent titre éponyme, qui ouvre le concert). Manca illumine les titres de solos de sa Gibson sans jamais en faire trop, laissant également le champ libre à ses compères. Notons ainsi que Josselin Jobard, outre sa polyvalence instrumentale, fournit également une jolie prestation vocale de sa voix parfaitement adaptée au style musical du soir. « Betty Blue » est dédiée à « la Betty de 37°2 le Matin », Manca s’excuse presque de nous proposer des morceaux inspirés par le rock des années 50 (« Motörhead baby »), les reprises de « Yer blues » (Beatles), « Down payment blues » (AC/DC), « Little girl » (John Mayall) sont classes. Bref, tout ceci se termine bien trop tôt, mais on ne rigole pas avec le couvre-feu…

    Phil Manca, « Dancing Spirits » (Tremolo)