Disparition de John Mayall : « Un grand pionnier du blues britannique », salue Mick Jagger

Le guitariste et chanteur britannique est décédé lundi à l’âge de 90 ans. Vétéran du blues et du rock, il avait embauché dans les années 1960 des petits jeunes comme Eric Clapton ou Mick Taylor, futur Rolling Stones.

John Mayall est mort lundi à l’âge de 90 ans, à son domicile de Californie, a annoncé mardi sa famille sur sa page officielle Facebook. MaxPPP/J.P Gandul
John Mayall est mort lundi à l’âge de 90 ans, à son domicile de Californie, a annoncé mardi sa famille sur sa page officielle Facebook. MaxPPP/J.P Gandul

    C’était l’une des figures les plus légendaires de la scène blues et rock, depuis plus de 60 ans. Le chanteur et musicien britannique John Mayall est mort lundi à l’âge de 90 ans, a annoncé mardi sa famille sur sa page officielle Facebook. Selon son entourage, l’artiste est décédé lundi à son domicile de Californie. « Les soucis de santé qui avaient forcé John à mettre fin à sa carrière ont finalement amené l’un des plus grands voyageurs de ce monde à reposer en paix », ont précisé ses proches.

    Une carrière qui s’est étendue sur plus d’un demi-siècle. Car John Mayall était « un grand pionnier du blues britannique », selon l’hommage que lui a rendu le chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, sur X.

    Dès 1962, passé musicien professionnel et laissant tomber son travail de graphiste, le Britannique se produisait sur les scènes britanniques, avant de nommer l’année suivante son groupe les Bluesbreakers, et d’enregistrer son premier disque, en public, dès 1965.

    Mais la renommée n’est atteinte que l’année suivante avec son premier opus en studio, intitulé « Blues Breakers With Eric Clapton », Mayall ayant à l’époque recruté le jeune génie de la guitare pour compléter sa formation, qui comprenait également à l’époque le bassiste John McVie, futur Fleetwood Mac.

    Il laisse derrière lui une œuvre pléthorique

    Il « avait un œil merveilleux pour les jeunes musiciens talentueux, y compris Mick Taylor qu’il m’a recommandé (…), ouvrant la voie à une nouvelle ère pour les Stones », souligne Mick Jagger. Un commentaire justifié : outre Clapton, Taylor et McVie, des pointures comme Peter Green et Mick Fleetwood (tous deux futurs Fleetwood Mac), Jack Bruce (futur Cream, avec Clapton), Andy Fraser (futur Free) ou, plus récemment, l’Américain Walter Trout, ont enregistré et tourné avec Mayall.

    Adepte d’un blues très ancré dans la tradition à ses débuts, puis plus métissé par la suite, avec des périodes nettement plus rock durant les années 1970, le Britannique laisse derrière lui une œuvre pléthorique comprenant plus de 70 titres, en studio ou en public, truffés de reprises de standards du blues, du rock et du jazz.

    Des concerts même à un âge avancé

    Deux de ces opus sont considérés comme des classiques absolus : le « Blues Breakers With Eric Clapton » (1966) déjà cité et surnommé « The Beano album », du nom de la BD que Clapton lit sur la pochette, et « Blues From Laurel Canyon » (1968), référence à son exil californien entamé dès la fin des années 1960. « The Sun Is Shining Down », sorti en janvier 2022, restera son chant du cygne.

    On y voit sur sa couverture le musicien arborer une des célèbres chemises bariolées qui ne le quittaient plus sur scène. Car, malgré un âge déjà avancé, Mayall continuait jusqu’à avant la pandémie donner des concerts, tenant le micro, et alternant entre guitare et claviers, qu’il continuait à pratiquer debout, comme on avait pu le constater lors de ses derniers concerts parisiens, à l’Olympia en 2015 et 2017, ou au Bataclan en 2019.

    Des shows qu’on aurait dits animés par un jeune homme, tant Mayall se montrait prolixe en anecdotes et commentaires, et faisait preuve d’entrain et d’enthousiasme.