Polémique autour des JO 2024 : mais pourquoi tant de haine envers Aya Nakamura ?

    Pressentie pour reprendre Édith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, l’artiste française la plus écoutée de la planète fait face à une vague d’attaques. Sociologues ou spécialistes de la culture urbaine dénoncent l’expression d’un racisme dirigé vers une artiste qui ne cherche pas à respecter les codes.

    « Vous pouvez être raciste mais pas sourd. C'est ça qui vous fait mal », a répondu Aya Nakamaru aux Natifs, groupe d'ultradroite auteur de la banderole qui a ciblé la chanteuse. LP/Fred Dugit
    « Vous pouvez être raciste mais pas sourd. C'est ça qui vous fait mal », a répondu Aya Nakamaru aux Natifs, groupe d'ultradroite auteur de la banderole qui a ciblé la chanteuse. LP/Fred Dugit

    Depuis que le nom d’Aya Nakamura a été accolé à celui d’Édith Piaf et aux Jeux olympiques, ses détracteurs redoublent d’effort pour trouver des angles de critiques. Paroles pas assez françaises pour les oreilles sensibles de l’extrême droite, fautes d’orthographe, personnalité jugée antipathique… Autant d’arguments dégainés pour discréditer l’idée d’un show de l’artiste de 28 ans lors de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024, une éventualité qui plairait particulièrement à Emmanuel Macron, d’après L’Express.

    Mais pour Fred Musa, « ces arguments servent juste à cacher le racisme décomplexé d’une France rance et conservatrice, qui n’accepte pas le changement ». Le visage de « Planète Rap », émission phare de Skyrock, dénonce des sorties « hallucinantes » de personnalités politiques et la banderole des Natifs, groupuscule d’ultradroite. « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako », ont-ils adressé à la chanteuse, en référence à son titre « Djadja », écouté près d’un milliard de fois sur YouTube, et à ses origines maliennes. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par le parquet de Paris après un signalement de la Licra, qui a dénoncé des publications à caractère raciste.