Pink, le garçon manqué qui manquait à la pop

BERCY (PARIS XIIe) 22 H 30

Pink, le garçon manqué qui manquait à la pop

    Fumeuse, motarde, cogneuse, buveuse de bière. La quintessence de Pink était donnée hier soir à Bercy dès la vidéo introductive de sa tournée, où on la découvre mettant le feu à la maison d'un petit ami fictif (resté à l'intérieur), sous l'ovation de son public. Depuis neuf ans qu'elle a refusé d'être la énième poupée pop calibrée pour plaire aux mâles, Alecia Beth Moore n'a pas eu besoin de varier sa recette d'un iota.

    Une exigence du show

    Filles comme garçons continuent d'applaudir sa provoc festive, tenant plus du pied de nez à l'éternel féminin que d'un réel besoin de choquer. Du maniement de sa voix jusqu'à son répertoire, qui se démarque plus sûrement par ses textes rigolards que par sa créativité mélodique, Pink revendique son absence de subtilité avec un aplomb sympathique. D'autant plus lorsqu'il se double d'une réelle exigence en matière d' entertainment . Entrée sur scène suspendue à un câble, dans un corset de Madame Loyale flanqué d'une énorme traîne, la Pennsylvanienne de 29 ans en a doublement remontré à la concurrence hier soir en osant sur son récent single « Sober » un numéro de trapèze à une trentaine de mètres du sol qui a laissé Bercy hystérique de tendresse. Que la blonde platine lui rendait bien, en collectant avec enthousiasme les marionnettes jetées sur scène à son attention, lorsqu'elle ne chaussait pas carrément certaines en guise de pantoufles. « J'adore cette fiiillle », hurlaient les demoiselles, pendant que les messieurs digéraient encore sa prestation du début où, ondulant en soutien-gorge et talons aiguilles sur une méridienne rose pétard, elle se laissait caresser par des mains surgies de nulle part. Les Pussycat Dolls elles-mêmes n'auraient pas osé.